L'UE désarmée face à la colère des pêcheurs
Alors que les pêcheurs manifestaient à Bruxelles pour protester contre la hausse du prix du pétrole, la Commission européenne a affirmé mercredi ne pas pouvoir apporter de solutions immédiates aux problèmes les plus urgents.
Une délégation franco-italienne de marins-pêcheurs a été reçue
en fin de matinée à la Commission. «Ils sont venus exprimer
beaucoup de détresse et nous sommes très attentifs», a déclaré lors
d'un point de presse la porte-parole du commissaire à la Pêche Joe
Borg, Nathalie Charbonneau. Mais «des solutions immédiates, il n'y
en a guère», a-t-elle reconnu.
«Nous prônons la restructuration du secteur car l'objectif de la
Commission est d'avoir un secteur de la pêche viable, donc cela
doit passer par des solutions à moyen terme», a-t-elle ajouté.
Non à une subvention
La porte-parole a rappelé que Bruxelles s'était dit prête la
semaine dernière à faire preuve de souplesse pour permettre aux
gouvernements d'aider leurs pêcheurs, tant que les mesures
concernées restent dans les limites financières d'un Fonds
structurel de modernisation de la pêche (Fonds européen de la
pêche), déjà programmé pour la période 2007-13.
La Commission refuse en revanche toute idée d'une subvention du
prix du gazole pour les pêcheurs. Ces derniers demandent de ne pas
payer plus que 40 centimes d'euro le litre, alors que le prix est
d'au moins 80 centimes à l'heure actuelle en Europe.
agences/sun
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La colère des pêcheurs à Bruxelles
Quelque 200 pêcheurs manifestaient mercredi à Bruxelles, dans le quartier des institutions européennes, pour protester contre la hausse du prix du gazole.
Ils étaient rassemblés près des sièges de la Commission européenne et du Conseil européen, encadrés par un important dispositif des forces de l'ordre et des barrières métalliques.
"Nous attendons au total 140 cars de France, Italie, Espagne et Portugal, soit 5000 à 6000 personnes", a indiqué à l'AFP un représentant de pêcheurs de Sète (sud de la France), Ange Morello.
Routiers et paysans également mobilisés
Sur la lancée des actions de mardi, des routiers, chauffeurs de taxis et agriculteurs menaient à nouveau mercredi des opérations escargot dans plusieurs régions françaises. Ils protestent contre la hausse du carburant.
Après les marins-pêcheurs, tous réclament des mesures du gouvernement pour faire face à l'envolée des prix des carburants, en particulier un gazole professionnel détaxé.
Le gouvernement français, qui a prévu une table ronde le 10 juin pour examiner des solutions, a poursuivi quant à lui ses consultations.