Parmi les premiers décrets signés par le président Joe Biden, l'un d'entre eux concerne l’arrêt de la construction du mur à la frontière avec le Mexique. Un mur qui avait donné lieu à des frictions politiques avec le voisin au cours des quatre années du mandat de Donald Trump.
Même si d’autres présidents avant lui avaient édifié cette séparation, Donald Trump en avait fait un argument d’attaques récurrentes contre le Mexique. Quelques jours déjà avant l’investiture de Joe Biden, une caravane composée de 9000 migrants partis du Honduras avait remis à l’avant-plan le délicat dossier migratoire, largement exploité par Donald Trump.
Approche plus équitable
Avec Joe Biden, les aspects migratoires et économiques seront traités avec une approche plus équitable, selon les Mexicains. La fin du mur marque la fin d’une ère dans les relations entre les Etats-Unis et le Mexique. Car ce n’est pas seulement l’arrêt de la construction de cette barrière frontalière qui réjouit les Mexicains, mais toutes les mesures qui l’accompagnent.
Le président Andrés Manuel López Obrador a ainsi salué le projet de Joe Biden de régulariser plus de dix millions de Mexicains qui vivent sans papiers aux Etats-Unis. Avec son prédécesseur, le climat de discrimination avait aussi des effets économiques, comme l’explique la politologue Fernanda Salazar.
"Trump mettait beaucoup d’obstacles aux Mexicains aux Etats-Unis, par exemple pour envoyer de l’argent à leurs familles, une ressource fondamentale pour le Mexique. Biden ne poursuivra pas dans cette voie-là", a expliqué Fernanda Salazar vendredi dans La Matinale.
Exigence de coopération
Fernanda Salazar s’attend à voir Joe Biden chercher des solutions plus humaines que la militarisation des frontières prônée par Donald Trump.
Mais à la place des menaces de ce dernier, il y aura une exigence de coopération dans de nombreux domaines de la part du président démocrate, comme l’explique Gretchen Kuhner, qui dirige une organisation de défense des migrants: "Ce sera une relation où les Etats-Unis vont demander une coordination, une collaboration plus intense avec le Mexique. Et ce sera une relation moins manichéenne" et plus valorisante pour les Mexicains, espèrent-ils.
Emmanuelle Steels/jpr