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Les retards de livraison des vaccins inquiètent dans l'Union européenne ‒ Le suivi du Covid-19 dans le monde

Le président du Conseil européen Charles Michel a fait savoir dimanche que l'Union européenne utiliserait tous les moyens juridiques dont elle dispose pour faire respecter les contrats de livraison des vaccins contre le Covid-19, alors que plusieurs laboratoires ont annoncé des retards ces derniers jours.

Depuis l'apparition de la maladie fin décembre 2019, la pandémie de Covid-19 a fait 2'121'070 morts dans le monde, selon un bilan établi dimanche à midi par l'AFP. Le nombre de personnes diagnostiquées positives atteint désormais 98,7 millions. Sur la journée de samedi, 14'364 nouveaux décès et 579'278 nouveaux cas ont été recensés dans le monde.

Avec 417'441 décès pour 25,0 millions de cas recensés, les Etats-Unis sont le pays le plus touché à la fois pour le nombre de morts et de cas (en chiffres absolus). Le Brésil suit avec 216'445 morts et 8,8 millions de cas, puis l'Inde avec 153'339 morts (10,7 millions de cas), le Mexique avec 149'084 morts (1,8 million de cas) et le Royaume-Uni avec 97'329 morts (3,6 millions de cas).

Proportionnellement à leur population, le pays où l'épidémie a fait le plus de morts est cependant la Belgique, avec 1,78 décès pour 1000 habitants. Vient ensuite la Slovénie (1,62), puis la Tchéquie (1,43), le Royaume-Uni (1,43) et l'Italie (1,41). La Suisse, elle, déplore 1,04 décès pour 1000 habitants.

Vaccins en retard: l'UE hausse le ton

Le président du Conseil européen Charles Michel a fait savoir dimanche que l'Union européenne utiliserait tous les moyens juridiques dont elle dispose pour faire respecter les contrats de livraison des vaccins contre le Covid-19, alors que plusieurs laboratoires ont annoncé des retards ces derniers jours.

"Nous comprenons bien, quand des entreprises doivent mettre en place des chaînes de production, qu'il peut y avoir des obstacles, des difficultés d’approvisionnement de matières premières. (...) Mais ce que nous demandons à ces entreprises, c’est un dialogue transparent", a-t-il déclaré aux médias Europe 1 et CNews, regrettant que, face aux retards annoncés, les Etats européens aient à "se retrousser les manches et à batailler" pour avoir de la clarté sur les raisons de ces délais.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Les retards de livraison des vaccins inquiètent. La campagne de vaccination sera freinée.
Les retards de livraison des vaccins inquiètent. La campagne de vaccination sera freinée. / 19h30 / 2 min. / le 24 janvier 2021

Vaccination ralentie en Italie et en France

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a lui déclaré samedi que ces retards constituaient de graves violations des accords contractuels et que Rome prendrait des contre-mesures. L'Italie a en effet dû réduire de plus de deux tiers le nombre de vaccination quotidiennes. En France, 200'000 doses de moins que prévu ont été livrées au cours de la semaine écoulée, selon son ministère de la Santé. L'émirat de Dubaï a également annoncé dimanche un ralentissement du déploiement du vaccin de Pfizer-BioNTech.

Pfizer avait annoncé la semaine dernière un ralentissement de sa production pour modifier le processus de fabrication du vaccin, de façon à l'accélérer ensuite. Quant au laboratoire AstraZeneca, dont le vaccin est très attendu par les autorités car peu coûteux et facilement transportable, il réduira probablement ses livraisons à l'Union européenne d'environ 60% au premier trimestre en raison de problèmes de production.

SUÈDE ‒ Entrée interdite depuis la Norvège

La Suède a interdit dimanche pour trois semaines l'entrée sur son territoire depuis la Norvège après l'apparition d'un foyer de variant anglais du coronavirus près d'Oslo, en prolongeant la même mesure frappant le Royaume-Uni et le Danemark.

Du fait du semi-confinement décrété samedi par les autorités norvégiennes à Oslo et dans ses environs, le gouvernement suédois pointe le risque d'afflux de visiteurs norvégiens contribuant à aggraver l'épidémie.

Des exceptions, notamment pour les personnes habitant et travaillant en Suède, sont toutefois prévues. La mesure entre en vigueur à partir de lundi minuit et jusqu'au 14 février.

La Suède avait détecté mercredi plus d'une cinquantaine de cas de variant anglais sur son sol, soit un niveau similaire à la Norvège, qui vient de relever son bilan à 70 ce dimanche.

NORVÈGE ‒ Première fermeture des magasins

De nouvelles mesures de restriction sanitaires ont été mises en place ce week-end à Oslo, ainsi que dans neuf autres municipalités voisines, après la détection de cas du variant anglais du SRAS-CoV-2 dans une maison de retraite de la commune de Nordre Follo, à 30 km d'Oslo, a indiqué le gouvernement norvégien.

Les centres commerciaux et les commerces considérés comme non-essentiels sont fermés depuis samedi à midi, pour une semaine au moins. Il s'agit de la première fermeture de ce type depuis le début de l'épidémie dans le pays. Seuls les commerces alimentaires ainsi que les pharmacies et les stations-service resteront ouverts. Les activités sportives en groupe sont également interdites, les restaurants sont fermés et les cours seront donnés en ligne dans les écoles post-obligatoires. Les habitants sont en outre invités à ne pas recevoir de visite chez eux.

Avec 544 décès depuis le début de la pandémie, la Norvège est l'un des pays européens les moins touchés par la pandémie. Elle a toutefois atteint un pic de contaminations début janvier, avec plus de 600 nouveaux cas par jour, et enregistre environ cinq décès quotidiens liés au Covid-19 depuis le mois de décembre dernier.

ÉTATS-UNIS ‒ 25 millions de cas recensés

Les Etats-Unis ont officiellement passé dimanche la barre des 25 millions de cas de Covid-19 recensés depuis le début de la pandémie, quelques jours après l'entrée en fonctions de Joe Biden qui a fait de la lutte contre cette maladie sa priorité.

L'université Johns Hopkins, qui fait référence, a comptabilisé dans la matinée 25'003'695 de personnes infectées. Plus de 417'000 personnes ont en outre succombé au Covid-19 dans le pays, selon la même source.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde en valeur absolue par la pandémie.

NOUVELLE-ZÉLANDE ‒ Premier cas depuis deux mois

Les autorités sanitaires néozélandaises ont indiqué dimanche avoir enregistré leur premier cas local de Covid-19 depuis le 18 novembre. Une femme de 56 ans, récemment rentrée d'Europe, a été testée positive dix jours après avoir effectué sa quarantaine obligatoire de deux semaines et avoir subi des tests négatifs. Une recherche active des cas contact a été lancée, la femme et son époux ayant passé plusieurs jours dans la région de Northland, au nord de l'archipel, alors qu'elle était potentiellement contagieuse. Ils auraient visité une trentaine de lieux.

La femme est rentrée en Nouvelle-Zélande le 30 décembre après avoir passé quatre mois en Europe, principalement en Espagne et aux Pays-Bas. Elle est sortie le 13 janvier de l'hôtel où elle avait été placée en quarantaine à Auckland. Le directeur général de la santé de Nouvelle-Zélande, Ashley Bloomfield, a précisé que les deux tests de dépistage auxquels elle s'était soumise lors de sa quarantaine avaient été négatifs et son mari n'avait montré aucun symptôme.

Contaminée durant sa quarantaine?

Les autorités sont en train d'étudier les images des caméras de vidéo-surveillance afin de voir si la femme a contracté le virus pendant qu'elle se trouvait en quarantaine. Les plus de 600 personnes qui se trouvaient au même moment dans l'hôtel prévu pour la quarantaine ont été invitées à s'isoler et à se soumettre à un nouveau test de dépistage du Covid-19. C'est la deuxième fois en Nouvelle-Zélande qu'une personne rentrant de l'étranger présente des symptômes du Covid-19 après avoir été autorisée à quitter son centre de quarantaine.

Le ministre de la Santé Chris Hipkins a déclaré qu'il était encore trop tôt pour décider si un confinement total ou partiel devait à nouveau être mis en place. "Nous ne connaissons ni l'origine ni la souche de l'infection", a-t-il déclaré dimanche lors d'une conférence de presse.

DANEMARK ‒ Heurts lors d'une manif anti-restrictions

Une manifestation anti-restrictions organisée par un groupe radical à Copenhague a donné lieu à de nouveaux incidents samedi en fin de soirée, avec cinq arrestations et l'incendie d'un mannequin à l'effigie de la Première ministre Mette Frederiksen, a-t-on appris auprès la police et des médias locaux. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées en début de soirée avant de défiler avec des flambeaux dans la capitale danoise aux cris de "Liberté pour le Danemark, nous en avons eu assez!".

Les manifestants dans les rues de Copenhague samedi 23 janvier. [Keystone/Ritzau Scanpix - Mads Claus Rasmussen]
Les manifestants dans les rues de Copenhague samedi 23 janvier. [Keystone/Ritzau Scanpix - Mads Claus Rasmussen]

Baptisé "Men in Black Danemark", ce groupe actif sur Facebook organise des manifestations depuis plus d'un mois contre la "coercition" et la "dictature" du semi-confinement anti-Covid en place au Danemark. Malgré une tonalité radicale de manifestants vêtus de noir, l'essentiel du défilé s'est déroulé dans le calme, avec un important encadrement de police. Mais des tensions sont apparues lors de la dispersion de la manifestation, avec notamment des jets de bouteilles sur les forces de l'ordre.

La précédente manifestation des "Men in Black", il y a deux semaines, avait été marquée par des violences plus importantes qui s'étaient traduites par des heurts entre la police et les manifestants et une vingtaine d'arrestations, dont plusieurs placements en détention provisoire.

Après avoir connu un pic des contaminations à la mi-décembre avec plus de 3500 nouveaux cas par jour, le Danemark a connu une décrue rapide et compte moins de 1000 cas quotidiens (en moyenne sur 7 jours) depuis le 19 janvier. Le nombre de décès, lui, n'a pas encore suivi la même courbe descendante et stagne aux alentours de 30 par jour.

ALLEMAGNE ‒ Berlin achète 200'000 doses du traitement utilisé par Donald Trump

L'Allemagne va devenir le premier pays de l'Union européenne à utiliser contre le Covid-19 le traitement expérimental à base d'anticorps administré à Donald Trump, a annoncé dimanche le ministre de la Santé Jens Spahn. "Le gouvernement a acheté 200'000 doses pour 400 millions d'euros", a-t-il précisé au journal Bild am Sonntag, soit 2000 euros par dose. Ce cocktail d'anticorps monoclonaux sera utilisé dans des hôpitaux universitaires la semaine prochaine, a précisé le ministre.

>> Lire aussi : Les Etats-Unis autorisent le traitement de Regeneron qui a soigné Trump – Le suivi du Covid-19 dans le monde

Ces anticorps de synthèse "fonctionnent comme une vaccination passive", a expliqué Jens Spahn. Ils imitent ce que le système immunitaire fait après la contamination par le SRAS-CoV-2, en allant bloquer la pointe du virus qui lui permet de s'attacher aux cellules humaines et de les pénétrer. Administrer ces anticorps durant les phases initiales de l'infection peut aider des malades à haut risque à éviter une évolution plus grave.

FRANCE ‒ Contrôles aux frontières durcis

La France, déjà sous strict couvre-feu, a durci dimanche ses contrôles aux frontières pour tenter d'éviter un nouveau confinement, alors que les variants du coronavirus continuent de se propager à travers le monde.

En France, présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures est devenu obligatoire dans la nuit pour les voyageurs venant de l'UE. La mesure s'appliquait déjà depuis mi-janvier aux voyageurs d'autres pays.

Dans le journal Le Parisien dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran dit attendre "d'être fixé sur les effets du couvre-feu" (18h-6h), dont une évaluation sera rendue cette semaine.

"Si ça ne baisse pas et si les variants commencent à se diffuser partout", le gouvernement "prendra des mesures supplémentaires", prévient-il. "Et cela s'appelle le confinement (...) Si on voit que le virus se remet à progresser fortement, on ferme".

CHINE ‒ Le confinement de Wuhan commençait il y a un an

Elle avait des allures de ville fantôme et ses habitants étaient pris de panique: Wuhan, remise du traumatisme du Covid, marque samedi le premier anniversaire de son confinement, alors que la pandémie frappe désormais le reste du globe.

L'immense métropole du centre de la Chine a été fin 2019 la première ville du monde frappée par ce qui n'était alors qu'un mystérieux virus tueur. Et le 23 janvier 2020, alors que le bilan officiel faisait état de 17 morts, le pouvoir communiste ordonnait la mise sous cloche de la ville pour stopper l'épidémie.

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A Wuhan, la situation est aujourd'hui revenue à la normale.
A Wuhan, la situation est aujourd'hui revenue à la normale. / 19h30 / 2 min. / le 23 janvier 2021

ISRAËL ‒ La vaccination des adolescents débute

Israël a ouvert samedi sa campagne de vaccination contre le Covid-19 aux jeunes de 16 à 18 ans, alors qu'un quart de la population israélienne a déjà été vaccinée, ont indiqué les autorités sanitaires. Quelque 2,5 des 9 millions d'Israéliens ont déjà reçu une première dose de vaccin et 900'000 d'entre eux la seconde nécessaire pour être immunisé contre le SRAS-CoV-2.

Cette nouvelle étape de la campagne intervient alors que le pays connaît un troisième confinement national strict depuis la fin du mois de décembre. Celui-ci a été prolongé jusqu'à fin janvier, le nombre de nouveaux cas n'ayant encore que peu chuté depuis le pic atteint à la mi-janvier (plus de 8000 cas par jour en moyenne sur 7 jours).

Les adolescents souhaitant se faire vacciner doivent fournir une autorisation parentale. En plus des adolescents, les personnes âgées de 40 ans ou plus sont désormais également autorisées à se faire vacciner.

L'Etat hébreu a pu obtenir un stock important du vaccin du géant pharmaceutique Pfizer en échange, notamment, du partage rapide de données sur les effets de cette immunisation sur sa population. Israël, qui a commandé un total de 14 millions de doses auprès des laboratoires Pfizer-BioNTech et Moderna, a déjà reçu la livraison de plusieurs millions de doses.

RTSinfo avec les agences

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