Alors que l'Argentine et le Chili sont en train de légaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG), le Honduras, en décidant de renforcer son interdiction dans le pays, marche dans le sens inverse d'une libéralisation.
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La loi hondurienne est l'une des plus stricte au monde en la matière. Depuis 1982, l'IVG y est interdite en toutes circonstances, y compris en cas de viol, d'inceste, de malformation grave du foetus, et même si la vie de la mère est menacée par sa grossesse. Le nouvel article constitutionnel voté par le Parlement hondurien rend tout assouplissement pratiquement impossible.
"Ce qu'ils ont fait, c'est graver cet article dans le marbre parce qu'on ne pourra jamais le réformer s'il faut 96 voix [ndlr: sur les 128 que compte le Parlement]", s'est insurgée la députée d'opposition Doris Gutierrez.
Femmes condamnées pour assassinat
Le Honduras et ses voisins le Salvador et le Nicaragua font tous trois partie des cinq pays les plus sévères au monde en matière d'IVG. En plus d'être interdit, l'avortement y est sévèrement puni.
Au Salvador, des dizaines de femmes sont emprisonnées. Elles sont condamnées pour avortement, voire même pour assassinat, avec des peines pouvant aller jusqu'à 30 ans.
Les églises pèsent de tout leur poids
L'interdiction drastique de l'IVG dans ces pays n'est pas forcément liée à des régimes politiques conservateurs. Ainsi, le Salvador et le Nicaragua ont été longtemps dirigés par la gauche. Mais leurs dirigeants se sont entendus avec l'Eglise catholique sur ces questions pour s'assurer le pouvoir, dans des pays où la séparation entre l'Eglise et l'Etat est loin d'être automatique.
Au Costa Rica, autre pays d'Amérique latine, les Eglises évangéliques prennent une part croissante du pouvoir. Elles détiennent par exemple la majorité au Parlement et pèsent de tout leur poids sur l'opinion publique et les décisions politiques, qui trouvent un écho dans le contexte violent et patriarcal de ces sociétés.
Sujet radio: Anouk Henry
Adaptation web: Vincent Cherpillod/ats