Au terme de son dernier journal, le présentateur a cité
Shakespeare "qui avait écrit un jour: ce qui ne peut être évité, il
faut l'embrasser". "Très modestement, puisque je n'ai pu éviter ce
qui se passe ce soir, je vous embrasse tous et j'embrasse toute la
rédaction", a-t-il dit en référence à son éviction. "Soyez heureux
et, comme on dit en Bretagne, à Dieu vat", a-t-il conclu.
"Pas de commentaire"
Le journaliste le plus connu de France, surnommé "PPDA" -ses
initiales-, a été écarté début juin par la direction de la chaîne
la plus regardée en France et en Europe, qui a évincé ces derniers
mois plusieurs de ses figures historiques.
Le journaliste, qui avait prévu d'occuper son fauteuil de
présentateur jusqu'en 2012, a estimé dans la presse qu'il n'y avait
"aucun fait objectif" pouvant expliquer son éviction. Il s'est
refusé à "commenter les rumeurs" selon lesquelles elle serait due à
des pressions politiques.
La vengeance d'un "petit garçon"?
Des médias français et des responsables politiques de gauche
s'étaient interrogés sur le rôle qu'aurait pu jouer dans cette
éviction le président Nicolas Sarkozy, qui n'aurait pas apprécié
d'être comparé à un "petit garçon" par PPDA lors d'une interview.
Le parti UMP (droite, au pouvoir) avait démenti que le chef de
l'Etat ait pu peser sur ce départ.
TF1 connaît une érosion d'audience et son cours en bourse est au
plus bas depuis 10 ans. Son journal télévisé, regardé par 8
millions de personnes, domine toutefois toujours celui de sa
rivale, la chaîne publique France 2.
afp/cer/dk
Un présentateur très populaire
Bien qu'évincé de façon cavalière -il dit avoir appris la nouvelle par les journaux-, PPDA a continué pendant plus d'un mois à présenter son JT quatre soirs par semaine, sans manifester d'émotion particulière.
Le journaliste a dénoncé en revanche dans un communiqué la brutalité de son éviction alors que son JT était de loin le plus regardé de France.
PPDA incarne l'information à la télévision au point que sa marionnette est devenue la star de l'émission satirique "Les Guignols de l'Info" sur Canal+.
Mais le journaliste à l'image de séducteur, très populaire, a aussi connu des déboires pendant sa carrière.
En 1991 notamment, il avait mené une fausse interview de Fidel Castro, qui n'était en fait qu'un montage de propos tenus au cours d'une conférence de presse.