Oxfam constate que la récession est déjà de l'histoire ancienne pour les plus riches, dont les fortunes sortent indemnes voire renforcées de la pandémie.
Les 1000 milliardaires les plus fortunés au monde ont en effet retrouvé le niveau de richesse qui était le leur avant la pandémie en seulement 9 mois. Ils ont même vu leurs fortunes augmenter de 3900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020, selon l'ONG qui s'appuie en particulier sur les données de Forbes et de Credit Suisse.
Il faudra en revanche plus de dix ans aux plus pauvres pour se relever des impacts économiques du coronavirus, ajoute l'ONG dans son rapport annuel sur les inégalités, publié le jour de l'ouverture du Forum économique mondial (WEF) qui se tient en ligne, et non à Davos, jusqu'à vendredi.
>> Lire aussi : Guy Parmelin ouvre le WEF virtuel en appelant à "regarder plus loin" que le Covid
Des exemples d'inégalités
Les inégalités de tout type vont crescendo, estime encore Oxfam, précisant que 112 millions de femmes ne seraient plus exposées au risque de perdre leurs revenus ou leur emploi si hommes et femmes étaient représentés à part égale dans les secteurs affectés par la crise.
Par ailleurs, aux États-Unis, les populations noires et latino-américaines auraient déploré l'an dernier 22'000 morts de moins, si leurs taux de mortalité face au Covid-19 avaient été les mêmes que ceux des personnes blanches. Au Brésil, les personnes afrodescendantes sont 40% plus susceptibles de mourir du Covid-19 que les personnes blanches.
Les taux d’infection et de mortalité sont plus élevés dans certaines zones plus modestes, par exemple en France, en Inde et en Espagne. En Angleterre, les taux de mortalité du Covid-19 dans les régions les plus pauvres sont quant à eux deux fois plus élevés que ceux des régions les plus riches.
Appel aux gouvernements
Face à cette flambée des inégalités, Oxfam appelle les gouvernements à agir, jugeant qu'ils ont une fenêtre d’opportunité étroite (et qui s’amenuise) pour créer une économie juste après la crise sanitaire. L'ONG reprend les propositions des économistes Thomas Piketty et Gabriel Zucman en faveur d'une hausse de la fiscalité des plus riches.
"La crise du corona doit marquer un tournant dans la fiscalité des personnes et des entreprises les plus riches. Elle nous offre l'occasion d'établir enfin une fiscalité juste, de mettre fin au nivellement par le bas et d'initier un nivellement par le haut. Cela peut prendre la forme d'une augmentation de l'impôt sur la fortune, de taxes sur les transactions financières et de mesures d'éradication de l'évasion fiscale", note le rapport.
L'ONG cite en exemple l'Argentine, qui a adopté en décembre une loi instituant un impôt extraordinaire sur les grandes fortunes, susceptible de rapporter quelque 3 milliards de dollars, pour financer la lutte contre les effets du Covid-19.
boi avec afp