A chaque fois qu'un cas d'inceste est médiatisé - comme c'est le cas en ce moment avec l'affaire Duhamel en France - on semble redécouvrir les ravages de ces drames. "On ne prend pas au sérieux la prévalence de l'inceste dans la société. On ne prend pas au sérieux le fait qu'il ne s'agit pas d'une succession de faits divers accumulés ou isolés les uns des autres, le fait qu'il s'agit, pour les sociétés occidentales, de 5 à 10% des enfants qui sont incestés, et donc, en corollaire, qu'il y a 5 à 10% d'incesteurs", analyse l'anthropologue Dorothée Dussy, autrice de l'ouvrage "Le Berceau des dominations" (2013, à reparaître chez Pocket au printemps 2021).
On ne politise pas la question de l'inceste, on la pathologise.
"L'inceste est traitée comme un fait divers marqué par la pathologie. On parle de l'auteur comme d'un fou, d'un pédophile (...). En le médicalisant, on le dépolitise et on s'empêche de penser la question comme une question de société", ajoute-t-elle.
Le #MeTooInceste fera-t-il changer les choses? Comment se construit l'omerta autour des cas d'inceste?
>> Lire aussi : "L'inceste est l'une des violences les plus difficiles à combattre", estime Manon Schick et En Suisse, la difficile prise de parole des victimes d’inceste
Jessica Vial et l'équipe du Point J