L'intervention du président russe en personne et le nouvel appel à sortir dans la rue interviennent après le succès d'une première journée d'action samedi, qui a vu des dizaines de milliers de Russes braver une interdiction de manifester dans plus d'une centaine de villes.
Dans une vidéo vue plus de 86 millions de fois sur Youtube, Alexeï Navalny a soutenu que Vladimir Poutine profitait d'une somptueuse propriété financée par la corruption, sur les bords de la mer Noire.
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"Lavage de cerveau"
"Je n'ai pas vu ce film, faute de temps (...). Rien de ce qui est montré dedans comme étant mes biens ne m'appartient à moi ou à mes proches", a répondu lundi le maître du Kremlin, lors d'une rencontre télévisée avec des étudiants russes.
Dénonçant des affirmations visant à "laver le cerveau" des Russes, il a évoqué l'absence de toutes preuves. Une réaction notable de celui qui refuse de même prononcer le nom de son principal détracteur.
Plus de 3700 arrestations samedi
Alexeï Navalny a été emprisonné à son retour en Russie, le 17 janvier, après une convalescence de plusieurs mois en Allemagne ayant suivi un empoisonnement présumé dont il accuse le Kremlin.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue. Fait marquant, les manifestations étaient partout en Russie, et non pas cantonnées à Moscou.
Plus de 3700 protestataires ont été interpellés, parfois brutalement. Vladimir Poutine a critiqué ces actions non autorisées, estimant que chacun devait s'exprimer "dans le cadre de la loi".
Appel à manifester le 31 janvier
Le mouvement de Navalny compte recommencer, appelant à manifester le 31 janvier à midi "dans toutes les villes de Russie". "Pour la liberté de Navalny, pour la liberté de tous et pour la justice", a indiqué sur Twitter Léonid Volkov, un proche de l'opposant.
Alexeï Navalny comparaîtra devant un tribunal qui doit décider si sa peine de trois ans et demi de prison avec sursis de 2014 sera transformée en peine de prison ferme.
Il lui est reproché d'avoir violé son contrôle judiciaire russe, alors qu'il était soigné en Allemagne pour son empoisonnement présumé.
L'Union Européenne a de son côté exigé la libération immédiate d'Alexeï Navalny, mais aussi la libération de ses partisans. Bruxelles va envoyer à Moscou son représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borell, mais elle hésite encore à imposer des sanctions.
ats/cab
Appels à la libération et accusations russes
Les principales puissances occidentales ont appelé à la libération d'Alexeï Navalny. L'Union européenne a même décidé de dépêcher le représentant de sa diplomatie Josep Borrell à Moscou début février et envisage l'adoption de sanctions.
Moscou a de son côté adressé des "protestations vigoureuses" à l'ambassadeur américain, accusant ses services d'avoir soutenu les manifestations sur son site internet.
Le ministère russe des Affaires étrangères a en outre dénoncé le rôle des acteurs numériques américains, évoquant une "ingérence dans nos affaires intérieures".
Les réseaux sociaux, notamment Instagram ou YouTube mais aussi le chinois TikTok, sont devenus en Russie un espace de contestation où les appels à manifester sont légion.