Reconnaissant les difficultés du secteur, Joe Borg a expliqué
avoir donné instruction à son administration de faire des
suggestions sur une aide à court terme, dans une déclaration à la
presse après une rencontre avec la ministre néerlandaise de
l'agriculture Gerda Verburg dans le port de Scheveningen, près de
La Haye.
Mesures urgentes demandées
"C'est une question de semaines et non de mois", a-t-il dit. Une
fois approuvées, les suggestions applicables par la Commission
pourraient être mises en oeuvre "immédiatement". Les plans qui ont
besoin de l'aval du Conseil et du Parlement européen pourraient
quant à eux "prendre des mois" à appliquer, a-t-il ajouté.
L'Espagne, la France, l'Italie et le Portugal ont demandé vendredi
à l'Union européenne des mesures urgentes pour enrayer la crise
latente provoquée par la hausse de près de 30% des prix des
carburants dans le secteur de la pêche. Menacés de faillite, les
pêcheurs européens organisent depuis la semaine dernière des grèves
et des actions de protestation.
Soutenir davantage la pêche
Joe Borg a estimé que le secteur "a besoin d'une intervention
chirurgicale d'urgence". L'aide à court terme pourrait impliquer
l'autorisation aux Etats membres de revoir leurs priorités dans le
financement du Fonds européen pour la pêche. La Commission veut
également analyser la possibilité de réattribuer ses fonds non
entamés pour soutenir la pêche, a-t-il dit.
Il s'est en revanche dit opposé à "l'idée d'apporter l'aide de
l'Etat ou de l'Europe pour combler la différence entre les anciens
prix des carburants et les prix aujourd'hui", estimant qu'une telle
solution "ne ferait que prolonger l'agonie". Il a également opposé
une fin de non-recevoir à une baisse des importations de
poisson.
agences/mej
Les actions de protestations se poursuivent
Pendant ce temps, les pêcheurs, mais aussi les routiers et les agriculteurs, poursuivaient leurs actions de protestation.
En Espagne, la principale organisation patronale du secteur de la pêche, Cepesca, qui a lancé depuis le 30 mai un mouvement de "grève illimitée", estimait samedi qu'un "grand pourcentage de la flotte espagnole" était "à l'arrêt".
La "Plate-forme pour la défense du secteur du transport" routier, qui affirme représenter 50'000 camions, a de son côté affirmé que le mouvement de "grève illimitée" lancé vendredi était suivi par 87% de ses membres vendredi et que le taux de participation restait "très important" samedi.
Une autre organisation de routiers, la Fenadismer, qui affirme représenter 70'000 camions (sur un total de 381'000 en Espagne), appelle à une grève illimitée à compter de lundi matin.
En France, les agriculteurs restaient également mobilisés contre la cherté des prix du carburant, avant une réunion prévue lundi avec des représentants du ministère de l'agriculture, de la profession agricole et des compagnies pétrolières.
Une trentaine d'agriculteurs ont ainsi organisé une opération "péage gratuit" aux accès du pont de l'île de Ré (ouest).
Dans le centre du pays, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont bloqué les cinq stations-service de Montbrison samedi matin et déposé des bottes de paille et brûlé des pneus devant les grilles de la sous-préfecture.