Au sommet de la Haute-Tarentaise, la nouvelle n'a pas vraiment surpris mais fait mal, car à l'image du maire, Patrick Martin, on rappelle avoir fait des efforts sanitaires monumentaux pour garantir un hiver presque normal. "Résultat, ici certaines familles de saisonniers ne parviennent plus à manger, et ça c’est du jamais vu à Val d'Isère".
Durant la grande semaine de Nouvel An, l'une des plus importantes de la saison, la station a été occupée à 18% seulement contre 95% habituellement. Les services du tourisme orientent vers d'autres pratiques hivernales, comme le ski de randonnée ou les raquettes. Mais tout le monde en est conscient : la renommée de Val d'Isère repose sur le ski de piste.
Ce statu quo est particulièrement difficile pour la régie des pistes qui a dû mettre une grande partie de ses 100 employés au chômage partiel, même s’il faut préparer les pistes pour prévenir des risques d'avalanche. De plus on attend toujours les aides promises par l'Etat.
Attendre. Et aussi se sentir peu compris, peu entendu des autorités qui ont décidé de ces mises à l'arrêt. "Pourquoi sommes-nous ici plus dangereux que dans une ligne de métro à Paris", s'interroge un commerçant. "Et finalement pourquoi ne pas avoir d'emblée opté pour une saison sans ski. Au lieu de nous laisser espérer?"
Une chose est sûre, il faudra repenser la vie et les activités de la station pour les prochaines saisons, miser aussi davantage sur l'été qui fut très bon en 2020. En attendant on se réjouit pour les voisins suisses qui peuvent profiter des pistes, sans cacher un brin d'amertume face à ces différences de traitement.
Anne Fournier/Marie Urbain