Le 13 janvier s'est ouvert en Calabre le "maxi-procès" de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise, avec 350 accusés, 900 témoins et 400 avocats. Du jamais vu depuis le procès-fleuve de 1986-1987 à Palerme contre la Cosa Nostra. Mais peut-on vraiment se débarrasser de la mafia?
Clotilde Champeyrache, économiste, professeure de criminologie et spécialiste de la question, énumère, dans le Point J, les moyens d'affaiblir la pieuvre. Et leurs limites: "Les grands procès permettent de frapper au cœur les organisations mais ils n'attaquent pas la mafia dans son entier", explique-t-elle.
"Cette criminalité existe et se répand depuis le 19e siècle. Les trois grandes mafias italiennes, les yakuzas japonaises et les triades chinoises n'ont jamais été abattues. C'est un vrai défi. Il y a des structures qui préexistent à chaque mafieux et qui lui survivent. Il faudrait pouvoir attaquer à tous les niveaux, légal, illégal, au niveau de la culture de la mafia et du consensus social aussi", énumère l'experte.
Et de noter que les mafias italiennes profitent actuellement de la crise engendrée par le Covid pour se placer, entre livraison de matériel médical ou prêts d'argent aux petits commerçants étranglés.
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Caroline Stevan
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