Le mouvement de grogne est particulièrement fort à la frontière
franco-espagnole. A cause des camions arrêtés, un énorme bouchon de
plusieurs kilomètres s'est formé sur le versant ibérique du col du
Perthus, au niveau de la Jonquera, a indiqué l'organisme espagnol
en charge de la circulation routière.
Les camionneurs protestataires laissent passer les voitures
particulières mais bloquent les camions alors que des routiers
français organisent le même type d'action côté français, au col du
Perthus et au Biriatou (Pyrénées-Atlantiques).
Négociations et bouchons
Ce mouvement est suivi "massivement" et de manière "tranquille",
a indiqué l'organisation des transporteurs routiers Fenadismer, qui
a appelé à cette grève illimitée pour réclamer au gouvernement des
mesures pour compenser les hausses des carburants.
Des négociations se déroulent par ailleurs lundi au ministère des
Transports avec les représentants de Fenadismer, la deuxième
organisation du genre en Espagne. Le gouvernement a en outre
annoncé dimanche qu'il comptait présenter en milieu de semaine un
"important" paquet de mesures en faveur de routiers.
Deux autres bouchons liés à des blocages par des poids-lourds se
sont formés à Madrid, Barcelone et Valence. En outre, une file de
camions de sept kilomètres bloque la frontière avec la France au
Pays Basque près d'Irun. Là aussi, les camionneurs occupent le voie
de droite mais laissent passer les voitures sur la voie de
gauche.
Bordeaux et le Portugal paralysés
En France, la rocade bordelaise est également paralysée par une
autre action de routiers en colère. Entre 150 et 200 camions venus
de toute l'Aquitaine y mènent des opérations escargot depuis 8h,
provoquant d'importants bouchons. Les agriculteurs ont également
bloqué la rocade est de Lille.
Au Portugal, des concentrations de camions sont aussi signalées à
travers tout le pays. Les transporteurs ont promis une "paralysie"
du pays pour protester contre la hausse du prix du gazole. Les
transporteurs routiers ont mis en place des piquets à l'entrée de
plusieurs usines pour empêcher la sortie des camions.
Dans la nuit, la gendarmerie portugaise a aussi annoncé plusieurs
incidents impliquant des poids-lourds qui ont été caillassés alors
qu'ils roulaient ou étaient stationnés sur des aires de service
d'autoroutes. Aucun blessé n'a été signalé mais plusieurs camions
ont eu leur pare-brise brisé, selon les gendarmes.
agence/boi
Les pêcheurs méditerranéens retournent en mer
Les marins-pêcheurs des ports français du pourtour de la Méditerranée ont suspendu leur mouvement et repris la mer lundi, ont annoncé leurs représentants.
Cela faisait trois semaines qu'ils faisaient grève pour protester contre la flambée du gazole.
Les marins-pêcheurs disent vouloir attendre la réunion des ministres européens de la Pêche et de l'Agriculture est le 23 juin à Luxembourg pour prendre de nouvelles décisions.
"Nous sommes un peu déçus mais on a repris le travail par la force des choses", indiquent les marins, qui disent toutefois rester très mobilisés.
Fin mai, les ports de pêche sur la Manche et l'Atlantique, notamment les trois premiers, Boulogne-sur-Mer (nord), Lorient (ouest) et Le Guilvinec (ouest), avaient déjà décidé de suspendre leur grève en attendant la réunion des ministres européens.
Samedi, le commissaire européen à la Pêche, Joe Borg, a promis d'aider "d'ici quelques semaines" les pêcheurs mis en difficulté par la hausse des prix des carburants, lors d'une visite dans le port de Scheveningen, aux Pays-Bas.
Reconnaissant les difficultés du secteur, Joe Borg a expliqué avoir donné instruction à son administration de faire des suggestions sur une aide à court terme.
En Espagne, les patrons pêcheurs continuent eux leur "grève illimitée" entamée le 30 mai, alors que le gouvernement s'abstient toujours de les recevoir.
Les marins portugais ont eux également cessé leur mouvement de protestation il y a quelques jours.