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Traité de désarmement nucléaire russo-américain prolongé

Le lancement d'un des nouveaux missiles hypersoniques Avangard, une arme développée dans le cadre du programme de modernisation de l'arsenal nucléaire russe. [Ministère de la Défense russe]
La Russie et les Etats-unis lèvent les blocages du traité New START / La Matinale / 1 min. / le 28 janvier 2021
La Douma, la chambre basse du Parlement russe, a ratifié mercredi la prolongation pour cinq ans du traité de désarmement nucléaire russo-américain New Start, au lendemain d'un accord in extremis entre les deux grands rivaux géopolitiques.

Le vote est intervenu au lendemain de la première conversation entre le président russe Vladimir Poutine et son nouvel homologue américain Joe Biden. Les négociations sur le traité New Start étaient bloquées sous la présidence Donald Trump.

"L'accord entre Moscou et Washington est prolongé pour la durée maximale possible - cinq ans - jusqu'au 5 février 2026", a indiqué la Douma, dans un communiqué, après un vote unanime des députés présents en séance plénière et diffusé à la télévision. Le texte doit être examiné dans la journée par la chambre haute du Parlement russe.

Mardi soir, le président Poutine avait soumis ce projet de loi à la Douma après son entretien téléphonique avec Joe Biden.

Washington et Moscou avaient indiqué qu'un "accord de principe" avaient été trouvé pour prolonger ce traité qui doit expirer le 5 février.

>> Lire aussi : Premier entretien téléphonique entre Joe Biden et Vladimir Poutine

1500 ogives nucléaires

La prolongation de la validité du texte est la première grande avancée diplomatique depuis des années entre les Etats-Unis et la Russie, dont les relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, en raison de désaccords persistants sur de nombreux dossiers internationaux.

Signé en 2010, l'accord New Start est le dernier accord sur les armements nucléaires liant les deux pays.

Dans le détail, il limite les arsenaux de la Russie et des Etats-Unis à un maximum de 1550 ogives déployées pour chacun de ces deux pays, soit une réduction de près de 30% par rapport au plafond précédent fixé en 2002.

Il limite aussi le nombre des lanceurs et des bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois.

Non-prolongé sous Trump

L'administration Trump n'avait accepté sa prolongation conditionnelle que d'un an, le temps de négocier un accord plus global incluant la Chine, mais les pourparlers avec Moscou comme avec Pékin n'avaient pas abouti.

Les États-Unis ont quitté sous Trump trois autres importants accords internationaux: celui sur le nucléaire iranien, le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée et le traité Ciel ouvert de vérification des mouvements militaires et de limitation des armements. La Russie a en conséquence, elle aussi, quitté ce dernier accord.

jfe avec agences

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"Un pas dans la bonne direction", selon Vladimir Poutine

Le président russe, Vladimir Poutine, a salué mercredi la prolongation de l'accord New Start, mais jugé que la sécurité globale restait menacée du fait de tensions internationales croissantes.

Cette prolongation "est sans aucun doute un pas dans la bonne direction" a déclaré Vladimir Poutine, lors d'un discours vidéo au forum de Davos, tout en estimant que l'ordre mondial risque néanmoins toujours "de se développer de manière imprévisible et incontrôlable".

L'Allemagne satisfaite

Le chef de la diplomatie allemande a salué mercredi la prolongation du traité russo-américain New Start sur la limitation des armements nucléaires, qui constitue à ses yeux "un vrai plus pour la sécurité, également en Europe".

Cette prolongation est une "nouvelle importante avec laquelle le nouveau gouvernement américain envoie un premier signal", a ajouté Heiko Maas dans un communiqué, appelant les Etats-Unis à reintégrer aussi "d'urgence" les traités INF sur les missiles terrestres et Ciel ouvert de vérification des mouvements militaires.