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Le 737 MAX de Boeing à nouveau autorisé à voler en Europe

Un Boeing 737 Max en train de se poser à Seattle le 29 juin 2020. [Getty Images / AFP - Stephen Brashear]
Un Boeing 737 Max en train de se poser à Seattle le 29 juin 2020. - [Getty Images / AFP - Stephen Brashear]
L'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a annoncé mercredi avoir donné son feu vert au retour dans l'espace aérien européen du Boeing 737 MAX, cloué au sol durant 22 mois après deux accidents mortels.

Après une "analyse approfondie" menée "en toute indépendance vis à vis de Boeing ou de l'Administration fédérale de l'aviation américaine", l'EASA estime que le 737 MAX peut reprendre du service en toute sécurité, a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Les avions doivent subir une modification du logiciel de commandes de vol (MCAS), responsable des deux crashs ayant fait 346 victimes en 2018 et 2019. D'autres logiciels doivent aussi être changés et certains câbles repositionnés. Les pilotes devront aussi suivre une nouvelle formation, impose l'EASA.

"Nous sommes convaincus que l'avion est sûr, ce qui est la condition préalable pour donner notre accord. Mais nous continuerons à surveiller de près les opérations du 737 MAX lorsque l'avion reprendra du service", justifie l'agence.

La FAA américaine, l'organisme de certification primaire s'agissant d'un avion américain, avait donné son feu vert au retour en vol du 737 MAX le 18 novembre, suivie par les autorités brésiliennes.

Responsabilité reconnue

L'avion du constructeur américain avait été interdit de vol en mars 2019 après deux accidents, celui de la compagnie Lion Air en Indonésie en octobre 2018 (189 morts) et celui d'Ethiopian Airlines en mars 2019 (157 morts).

Lors des deux accidents, le logiciel de commandes de vol MCAS s'était emballé après avoir reçu des informations erronées d'une des deux sondes d'incidence AOA, propulsant les appareils en piqué, malgré les efforts des pilotes pour le désactiver.

Boeing, officiellement accusé début janvier d'avoir induit les autorités américaines en erreur lors du processus d'approbation de son appareil, a reconnu sa responsabilité et accepté de verser plus de 2,5 milliards de dollars pour solder certaines poursuites.

ats/jop

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Déboires à répétition

En marge des déboires du 737 MAX et de la chute du trafic aérien liée à la pandémie, Boeing a également retardé à fin 2023 les premières livraisons de son nouveau 777X, le plus gros avion du monde. C'est la troisième fois que la société retarde les premières livraisons de l'appareil. En octobre, le constructeur affirmait encore qu'il serait acheminé aux clients dès 2022.

Pour Michel Merluzeau, expert du secteur pour le cabinet AIR, ce retard n'est pas surprenant. "La demande au niveau des déplacements internationaux entre les grands aéroports comme Londres, New York ou Tokyo s'est évaporée avec la pandémie", a-t-il expliqué à l'AFP. Les sociétés de transport aérien préfèrent pour l'instant utiliser des avions plus petits comme le Boeing 787 ou l'Airbus 350.

Ces revers se traduisent pour le constructeur aéronautique par une perte nette de 11,9 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2020. Cette somme "représente le coût de développement d'un nouvel avion", remarque Michel Merluzeau.

À lui seul, le report des premières livraisons du 777X a eu comme conséquence financière une charge de 6,5 milliards de dollars dans les comptes du quatrième trimestre de l'entreprise.