Ces mouvements de grogne s'inscrivent dans un contexte social
plombé par les actions des pêcheurs et des agriculteurs contre la
hausse des carburants (voir ci-contre), et alors
que se profile une mobilisation, le 17 juin, pour la défense des
retraites et le temps de travail, à l'appel de deux syndicats.
Les cheminots de l'Hexagone ont été appelés lundi soir à une
grève reconductible par les trois syndicats principaux, la CGT,
Sud-Rail et FO, qui représentent 62% du personnel. Entre 50 et 85%
des trains régionaux circulaient mardi matin dans le pays, a
indiqué un porte-parole de la SNCF.
Mesures d'urgence en Catalogne
Touchée par la grève des routiers, la Catalogne a pris mardi des
mesures d'urgence pour éviter une pénurie d'essence dans les
stations services.
"Vingt camions citernes encadrés par la police régionale sont
partis d'une zone industrielle en direction du port de Barcelone
pour s'approvisionner en essence et la distribuer dans les stations
services de la région», a indiqué la police régionale. Il s'agit
d'éviter que toutes les stations soient vides.
Selon la Fédération catalane des stations services, 40% des
stations services de Catalogne étaient à sec lundi. A Madrid, une
pénurie commence aussi à se faire sentir.
La Suisse affectée
En région parisienne, le trafic des trains de banlieue est
perturbé sur plusieurs lignes. Le trafic TGV est lui aussi
difficile vers les régions Atlantique et le sud-est et dans le sens
province-province. Par exemple, aucun TGV ne circule entre
Strasbourg et Rennes ainsi qu'entre Strasbourg et Bordeaux.
Le mouvement de grève affecte également la Suisse. Les TGV au
départ de Genève à destination de Nice, Marseille et Montpellier
sont supprimés mardi, ont indiqué les CFF.
Il faut également compter avec des restrictions de circulation en
trafic régional dans les régions de Lyon, Besançon, Mulhouse et
Strasbourg. En revanche, les TGV au départ de la Suisse pour Paris
et retour ne sont pas touchés.
Fonctionnaires en colère
Les fonctionnaires français
manifestaient également contre les suppressions de postes à l'appel
de trois organisations syndicales sur huit, FSU, CGT et Solidaires.
Ceux-ci représentent un peu plus de 40% des agents. Les réductions
d'effectifs (23'000 suppressions de postes en 2008 ainsi que le
non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partants à la
retraite) et un projet de loi visant à encourager la mobilité des
fonctionnaires sont très controversés.
Plusieurs manifestations sont prévues, à Paris et dans les grandes
villes de province. La mobilisation demeure toutefois limitée, en
raison du manque d'unité syndicale. La FSU ne s'attendait
d'ailleurs pas à une grande journée: "C'est surtout une journée qui
va permettre de prendre date pour la suite", a indiqué le
syndicat.
Dans l'éducation, des préavis de grève ont été déposés dans le
primaire, les collèges, lycées ainsi que les instituts de formation
des enseignants. Des perturbations sont aussi possibles dans les
aéroports ou les douanes.
agences/boi/hoj
Frontière franco-espagnole bloquée
Le trafic des camions était toujours interrompu mardi dans les deux sens entre la France et l'Espagne à Biriatou et au col du Perthus pour le deuxième jour consécutif.
Les routiers des deux pays restaient toujours très mobilisés contre la hausse du prix du gazole.
Des zones provisoires de stationnement ont été délimitées en bordure d'autoroute, près des aires de repos, pour permettre aux routiers de s'immobiliser et de se ravitailler.
Entre 700 et 800 camions, contre quelque 600 la veille, étaient bloqués le long de l'autoroute A9 au Perthus.
Le peloton autoroutier de la gendarmerie à Perpignan faisait état d'une file de camions immobilisés sur près de 11 km.
Les voitures particulières et les autocars sont autorisés à circuler plus ou moins normalement par les manifestants.
Au Portugal, les transporteurs routiers du centre du pays avaient eux décidé de reprendre la route mardi.
En revanche, leurs collègues du nord et du sud du pays ont entamé une deuxième journée de "paralysie".
Drames en Espagne et au Portugal
Un chauffeur routier espagnol en grève a été tué mardi à l'entrée du marché de gros de Grenade, où il participait à un piquet de grève, après avoir été renversé par une fourgonnette, a annoncé la radio privée Cadena Ser.
L'accident s'est produit peu après 17h00 quand le gréviste se serait approché de la camionnette qui l'a renversé selon la radio qui n'a pas donné plus de précisions sur les circonstances de l'accident.
Un routier portugais a également été tué mardi dans des circonstances encore confuses.
Il tentait d'arrêter un poids lourd à un barrage filtrant mis en place par les routiers en grève près d'Alcanena , a annoncé la gendarmerie portugaise.
"D'après les témoignages recueillis sur place, la victime aurait tenté de s'accrocher au camion et serait ensuite tombée sous les roues du poids lourd", a déclaré à l'agence Lusa un porte-parole de la Garde nationale républicaine.