L'Union européenne pourrait limiter ses livraisons de vaccins aux pays membres ‒ Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie de coronavirus a fait au moins 2'176'000 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP jeudi à la mi-journée.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 429'202 décès pour 25,6 millions de cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins.
Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 220'161 morts et 8,9 millions de cas, l'Inde avec 153'847 morts (10,7 millions de cas), le Mexique avec 153'639 morts (1,8 million de cas), et le Royaume-Uni avec 101'887 morts (3,7 millions de cas).
EUROPE - La question des vaccins vire-t-elle au conflit géopolitique ?
L'Union européenne (UE) s'en est prise jeudi au groupe pharmaceutique AstraZeneca, accusé de favoriser le Royaume-Uni. Cette annonce sera suivie de très près en Suisse, car l'UE envisage désormais d'exercer un contrôle sur les exportations de vaccin.
L'entreprise devait fournir 100 millions de doses aux pays de l'UE au 1er trimestre, mais elle connaît d'importants retards de production. Elle suscite ainsi la colère des autorités européennes, qui craignent des pénuries.
En conséquence, la Commission européenne devrait annoncer vendredi un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins avec une règle claire : les vaccins payés par l'Union et produits dans l'Union devront être livrés aux pays de l'Union.
25 millions de vaccins administrés, mais l'inquiétude demeure
Trente-cinq pays européens ont entamé la vaccination contre le coronavirus. Au total, ils ont administré 25 millions de doses à leurs citoyens, a annoncé jeudi le directeur régional pour le continent de l'Organisation mondiale de la Santé Hans Klüge.
"Nous nous trouvons actuellement face à un paradoxe: les vaccins donnent beaucoup d'espoir, mais dans le même temps, les variants renforcent l'incertitude et le risque", a-t-il résumé lors d'un briefing en ligne.
Les vaccins ont montré de "l'efficacité", a-t-il poursuivi, soulignant l'importance de "la science" et de "la détermination" dans la lutte contre la pandémie. Mais il a tenu à rappeler l'effet positif en priorité des différentes mesures de confinement. Selon lui, les 30 pays en ayant introduites ont vu leurs chiffres baisser sur les deux dernières semaines, soit sept de plus qu'il y a quinze jours.
ESPAGNE - Une troisième vague douloureuse
La situation en Espagne ne cesse de se dégrader. Depuis trois semaines, le nombre de cas explose, plongeant le pays dans une troisième vague douloureuse.
La plupart des hôpitaux sont saturés et certaines régions doivent monter des hôpitaux de campagne. A Madrid, le seuil de 1000 cas de Covid-19 pour 100'000 personnes est proche, mais la présidente de la région peine à prendre des mesures.
Les bars, restaurants, boutiques et musées sont en effet encore ouverts dans la région de la capitale. La plupart des autres régions en Espagne ont déjà presque tout fermé. Une situation que veut éviter à tout prix la présidente de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, qui se refuse à ruiner l’économie.
FRANCE - Près de 10% des cas dus au variant britannique
Le variant du coronavirus détecté au Royaume-Uni, et qui s'est propagé rapidement en Europe, représente environ 10% des cas de contaminations détectés actuellement en France, selon une estimation donnée jeudi par le porte-parole du gouvernement.
Au 8 janvier, le variant dit britannique représentait 3,2% des cas, a rappelé Gabriel Attal interrogé sur France Inter.
"La situation est préoccupante", a-t-il dit, alors que le gouvernement français pourrait dévoiler d'ici la fin de semaine de nouvelles mesures de restrictions face à l'épidémie, pouvant aller jusqu'à un "confinement très serré".
ALLEMAGNE - Réduction du trafic aérien envisagée
L'Allemagne envisage une réduction drastique du trafic aérien avec le Royaume-Uni, le Brésil, l'Afrique du Sud et le Portugal, des pays qu'elle considère comme les plus affectés par les nouveaux variants du coronavirus, a indiqué jeudi le ministre de l'Intérieur.
"Nous nous concentrons sur les zones de mutation du virus pour cette proposition de restriction de voyage", a déclaré le ministre Horst Seehofer à la presse, citant ces quatre pays.
Un projet de règlement en ce sens sera présenté vendredi par le gouvernement allemand, a-t-il ajouté précisant qu'il ne prévoira que peu d'exceptions à cette suspension des liaisons avec ces destinations. D'autres pays pourraient s'ajouter à la liste des restrictions de vols en fonction des développements des variants sur leur territoire.
>> Lire aussi : L'Allemagne déconseille le vaccin d'AstraZeneca aux plus de 65 ans
ROYAUME-UNI - Londres exige de recevoir tous les vaccins commandés
Le gouvernement britannique a exigé jeudi de recevoir tous les vaccins qu'il a commandés et payés, après l'appel de Bruxelles qui a demandé à AstraZeneca de réorienter certaines commandes au profit de l'Union européenne.
La Commission européenne a par ailleurs sommé le laboratoire anglo-suédois de l'informer de ses intentions concernant les exportations de ses vaccins produits dans l'UE et en Grande-Bretagne, après l'annonce d'une réduction des livraisons.
"Nous devons nous assurer que la livraison des vaccins achetés et produits pour le Royaume-Uni a bien lieu", a déclaré le ministre d'Etat Michael Gove au micro de la BBC.
"Notre priorité doit être de nous assurer que les habitants de notre pays qui sont vulnérables et que nous avons décidé de vacciner, reçoivent ces injections", a-t-il poursuivi.
SUÈDE - L'élevage de visons restreint
La Suède a annoncé interdire la reproduction de visons sur son territoire pour le reste de l'année, par mesure de précaution sanitaire après plusieurs cas de Covid-19 chez des animaux dans plusieurs élevages.
"Dans les conditions actuelles, nous considérons qu'il n'est pas approprié, du point de vue du contrôle des infections, d'augmenter le nombre de visons dans le pays", a déclaré Ann Lindberg, directrice de l'Institut vétérinaire national, dans un communiqué.
Selon l'institut, la situation au Danemark voisin et aux Pays-Bas a montré qu'il était difficile de stopper l'introduction du virus chez les visons à l'heure où il se propage encore chez l'homme - et ce même lorsque des mesures de sécurité sont mises en place.
BRÉSIL - La plus mauvaise gestion, selon une étude
Le Brésil est le pays qui a le plus mal géré la pandémie de Covid-19, selon une étude publiée jeudi par un groupe de réflexion australien. L'Institut Lowy de Sydney a évalué près d'une centaine de pays sur la base de six critères, parmi lesquels les cas confirmés de nouveau coronavirus, les décès et les dispositifs de dépistage.
"Ces indicateurs montrent dans quelle mesure les pays ont bien ou mal géré la pandémie", selon le communiqué de cet organisme indépendant.
Le Brésil arrive en bas du classement, suivi de près par le Mexique, la Colombie, l'Iran et les États-Unis. La Nouvelle-Zélande est la meilleure élève de la planète, suivie du Vietnam, Taïwan, la Thaïlande, Chypre, le Rwanda, l'Islande, l'Australie, la Lettonie et le Sri Lanka.
La Suisse figure au 53e rang, avec une note globale de 46,3, contre 94,4 pour la Nouvelle-Zélande. Parmi les pays voisins, l'Autriche se classe 42e, l'Allemagne 55e, l'Italie 59e et la France 73e.
MEXIQUE - Bilan revu à la hausse
La mortalité due au coronavirus jusqu'à août 2020 au Mexique a été 68% plus élevée qu'annoncé jusque-là, selon des données rendues publiques par l'institut national des statistiques . Le pays a enregistré 108'658 décès dus au Covid-19 entre mars, date de l'apparition d'un premier cas, et août 2020.
À l'époque, le ministère de la santé avait annoncé 64'414 morts. "Beaucoup de gens ne meurent pas à l'hôpital, mais chez eux. Cela peut expliquer en partie cette différence", a dit sur une radio locale un statisticien de l'institut.
Le Mexique a lancé sa campagne de vaccination le 24 décembre, mais cette dernière est ralentie par l'insuffisance des stocks de vaccins.
SÉNÉGAL - Le variant britannique détecté
"Nous vous informons avoir confirmé la présence d'un variant britannique (du) SARS-CoV-2 dans des échantillons", a déclaré lors d'un point de presse le directeur de l'Institut de recherche en santé et de surveillance épidémiologique sénégalais.
C'est la première fois que le variant britannique du coronavirus est détecté dans ce pays de l'ouest du continent. Il a été détecté sur un patient indien vivant au Sénégal, qui est aujourd'hui guéri", a précisé le porte-parole du ministère de la Santé sans préciser comment il l'avait contracté.
Des variants anglais et sud-africain du coronavirus ont déjà été détectés en Gambie, une ex-colonie britannique enclavée dans le Sénégal.
ISRAËL - Un exemple en matière de vaccination?
En matière de vaccination, Israël est un cas à part. le pays est le champion du monde de la rapidité. Aujourd'hui, 80% des plus de 60 ans sont vaccinés.
Au total, un tiers de la population israélienne est vaccinée, faisant du pays une sorte d'expérience à ciel ouvert.
RTSinfo et les agences
Pékin rejette l'avertissement américain
Pékin a rejeté l'avertissement des Etats-Unis sur la mission de l'OMS en Chine, accusant la nouvelle administration Biden de chercher à politiser cette enquête sur l'origine du nouveau coronavirus.
Alors que les enquêteurs internationaux viennent d'achever leur quarantaine afin d'entamer leur mission sur le terrain à Wuhan, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, avait averti mercredi que Washington évaluerait "la crédibilité du rapport d'enquête une fois terminé".
"Il est impératif que nous allions au fond des choses dans l'apparition de la pandémie en Chine", avait plaidé Jen Psaki, ajoutant que les Etats-Unis "soutiennent une enquête internationale qui à notre avis doit être claire et poussée".
Mais lors d'une première passe d'armes entre la Chine et la nouvelle administration Biden, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a rejeté "les a priori négatifs" et les "ingérences politiques" dans le travail des enquêteurs.
Après avoir dans un premier temps estimé que le Covid-19 était apparu dans un marché de la ville, les autorités chinoises évoquent désormais une importation possible de la maladie.
"Trop tôt pour lâcher du lest", avertit l'OMS
Malgré le recul du nombre de nouveaux cas dans de nombreux pays européens, il est encore "trop tôt pour lâcher du lest" sur les restrictions, a affirmé jeudi la direction régionale de l'OMS.
Même si 30 pays (sur les 53 de la région) ont vu une "diminution significative du taux d'incidence", les taux de transmission à travers l'Europe restent très élevés. Cela "a des répercussions sur les systèmes de santé et met les services de soin à rude épreuve", a déclaré le directeur Europe de l'OMS, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse en ligne.