L’insertion d’un écouvillon de 3 à 4 centimètres dans le rectum serait plus fiable que les tests nasaux ou de la gorge, selon une étude chinoise.
La méthode témoigne de l’intransigeance des autorités face au coronavirus. Les officiels chinois sont sous très forte pression, ayant reçu l’ordre d’enrayer les nombreux petits foyers apparus ces dernières semaines au nord du pays.
Pour cela, tous les moyens sont bons: les tests rectaux doivent permettre de resserrer les mailles du filet, car la méthode réduit la probabilité de faux-négatifs.
Fiable, mais peu pratique et invasif
Selon des recherches menées en Chine au printemps dernier, ce genre d’examen permettrait de détecter la présence du virus dans l’organisme 4 à 5 fois plus longtemps, y compris après la disparition de symptômes. Peu pratique et invasive, la technique de dépistage anale ne sera pas généralisée, mais utilisée de manière limitée, ont indiqué des responsables de la santé.
Sont concernés pour l'instant les habitants de communautés où ont été récemment décelés des cas positifs. A Pékin, 1000 élèves et enseignants suspectés d’avoir été exposés au virus ont par exemple été testés. Sont également concernées les personnes placées en quarantaine considérées à haut risque, comme les rares voyageurs arrivés de l’étranger. Outre cet examen, ces derniers sont désormais contraints à un confinement draconien dans de nombreux ports d’entrée: 21 jours, suivis de 7 jours de contrôle sanitaire quotidien dans les localités les plus strictes, dont Pékin.
Nervosité avant les fêtes de Nouvel-An
Ces mesures trahissent la nervosité des autorités chinoises, et s’ajoutent à d’autres restrictions plus générales, dans un contexte tendu à l’approche du Nouvel-An lunaire. Hors pandémie, trois milliards de déplacements sont habituellement recensés dans le pays. Pour la majorité des très nombreux travailleurs migrants, ces festivités sont la seule occasion de revoir leurs enfants et parents restés dans leur localité d’origine. De nombreuses mesures ont été récemment adoptées pour décourager, voire interdire ces retours. Les écouvillons anaux sont un symbole supplémentaire de la réponse drastique de la Chine face au virus.
Michael Peuker/kkub
Et en Suisse?
Les tests rectaux, comme ils commencent à être pratiqués en Chine, n'ont rien de nouveau en Suisse. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en réalise depuis le début de l'épidémie sur des patients hospitalisés, souffrant de diarrhées.
Selon le professeur Gilbert Greub, directeur de l'Institut de microbiologie au CHUV, le test anal n'est pas forcément plus fiable que le test nasopharyngé. Et s’il peut être pratiqué à l’hôpital, ce n’est guère possible dans les centres de dépistage. Il ne peut donc pas être généralisé.