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Sanctions contre l'Iran: l'UE temporise

Brown et Bush ont donné une conférence de presse commune à Londres.
Brown et Bush ont donné une conférence de presse commune à Londres.
Les pays de l'UE ne vont pas prendre lundi de décisions sur de nouvelles sanctions contre l'Iran, ont indiqué plusieurs diplomates européens, contredisant des informations d'un conseiller de George W. Bush et des propos de Gordon Brown.

"Il n'y a rien sur la table aujourd'hui", a indiqué Cristina
Gallach, porte-parole du diplomate en chef de l'UE, Javier Solana,
en marge d'une discussion des ministres européens des Affaires
étrangères sur l'Iran.

Les pays de l'UE avaient déjà indiqué fin mai être prêts à
approuver des sanctions notamment contre la grande banque
commerciale iranienne Melli Bank, en interdisant à ses bureaux
européens de Hambourg, Paris et Londres de fonctionner.

Réponse iranienne attendue

Ces sanctions sont "prêtes" à être approuvées, a répété lundi
Christina Gallach, mais aucune mesure n'a été prise lundi sur ce
dossier. L'UE a en effet décidé d'"attendre un petit peu" pour les
approuver, en attendant de connaître la réponse de Téhéran à
l'offre de coopération que lui a présentée samedi Javier Solana, au
nom de six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine,
Grande-Bretagne, France, Allemagne), selon des diplomates.

Banque Melli visée

Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche,
Stephen Hadley, avait affirmé que les ministres européens allaient
annoncer dès lundi de nouvelles sanctions contre Téhéran. "Il y
aura des sanctions financières concernant notamment la banque Melli
et aussi des sanctions sur le pétrole et l'essence qui seront très
sévères pour le régime iranien", avait ajouté le conseiller à la
Sécurité nationale.



De son côté, le Premier ministre britannique Gordon Brown avait
affirmé lundi, au cours d'une conférence de presse commune avec le
président américain George W.Bush, que son pays allait "aujourd'hui
(lundi) appeler l'Europe, et que l'Europe allait décider de prendre
de nouvelles sanctions contre l'Iran".



afp/cab

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Quelques repères sur la banque Melli

La banque commerciale iranienne Melli est la première institution financière du pays. Elle compte plus de 3100 succursales, dont seize à l'étranger. La Banque compte actuellement 45'000 employés et disposait il y a trois ans d'un capital 350'000 milliards de rials (33,5 milliards de francs).

Elle a émis pendant la dernière année fiscale iranienne (mars 2005 - mars 2006) des lettres de crédit d'une valeur de 5,1 milliards de dollars pour des importations en Iran. En Europe, la banque Mehli possède des succursales à Londres, Paris, Hambourg.

Dans sa dernière résolution adoptée le 3 mars 2008 contre l'Iran, le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé à tous les pays d'»exercer une vigilance accrue (...) sur toutes les banques domiciliées en Iran, notamment les banques Melli et Saderat».

Ces derniers jours, plusieurs journaux iraniens ont rapporté que le président Mahmoud Ahmadinejad a ordonné le transfert des capitaux iraniens des institutions financières européennes vers les pays asiatiques.

La banque affirme dans un démenti publié sur son site internet qu'elle va maintenir ses activités en Europe.

L'Iran possède environ 76 milliards de dollars de réserves en devises étrangères dans les banques et les institutions financières internationales.