De nombreux pays étaient rivés sur la décision de l'EMA, se demandant si elle allait ou non suivre l'exemple de la commission de vaccination allemande, qui a déconseillé jeudi ce vaccin pour les plus de 65 ans, évoquant des données "insuffisantes".
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De son côté l'agence européenne indique que s'il n'y a "pas encore assez de résultats chez les participants" de plus de 55 ans pour calculer l'efficacité du vaccin sur ce groupe, une réponse immunitaire a bel et bien été identifiée.
Or, "comme il existe des informations fiables sur la sécurité" pour les plus de 55 ans, "les experts scientifiques de l'EMA ont estimé que le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées", a expliqué l'agence.
Soulagement
"Plus d'informations sont attendues des études en cours, qui incluent une proportion plus élevée de participants âgés", a-t-elle ajouté.
Cette directive était attendue avec appréhension, car une limite d'âge pour l'accès au vaccin aurait contraint la plupart des gouvernements européens à réexaminer leur stratégie axée sur la vaccination prioritaire des plus âgés.
Un feu vert de la part de la Commission européenne doit maintenant être accordé pour valider la mise sur le marché conditionnelle du vaccin, ce qui pourrait prendre quelques heures.
Vaccin moins cher
Le vaccin développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford est le troisième à obtenir le feu vert de l'EMA après ceux de Pfizer/BioNTech le 21 décembre et de Moderna le 6 janvier.
Celui-ci était toutefois attendu avec impatience, car il présente l'avantage d'être moins cher à produire que ses homologues, tout étant plus facile à stocker et transporter.
ats/jop
Mécanisme d'autorisations d'exportations adopté, la Suisse épargnée
La décision de l'EMA intervient alors que le groupe pharmaceutique suédo-britannique subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants européens, après avoir expliqué ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.
En retour, Bruxelles a adopté vendredi un mécanisme permettant de contrôler les exportations hors de l'Union européenne des vaccins anti-Covid qui y sont produits, afin d'empêcher la sortie de doses destinées aux Européens.
La réglementation soumet ainsi les vaccins à "une autorisation d'exportation" opérée par les Etats membres, afin "d'avoir des informations exactes sur la production de vaccins et (savoir) où les entreprises veulent les envoyer".
L'exportation de vaccins l'UE vers la Suisse ne nécessitera cependant pas d'autorisation, a précisé le président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis vendredi en présentant le nouveau "mécanisme de transparence et d'autorisation".
Les détails du contrat rendus rendus publics
L'UE a également publié le contrat signé en août avec AstraZeneca, portant sur 400 millions de doses de son vaccin anti-Covid, dans le but affiché de renforcer la pression sur le laboratoire, appelé à respecter ses engagements.
Le contrat d'une quarantaine de pages, mis en ligne par la Commission, est amputé de nombreux passages jugés "confidentiels" ou relevant du "secret des affaires" - qui incluent le prix, les modalités de paiement et le calendrier exact de livraisons.
L'accord assure qu'AstraZeneca fera "de son mieux" pour augmenter ses capacités de production, tout en rappelant que le respect du contrat constitue pour lui "une obligation légale, valide et contraignante".
Il inclut en outre explicitement le Royaume-Uni ainsi que l'UE comme lieux où le laboratoire pharmaceutique doit fournir ses plus gros efforts pour fabriquer les doses de vaccins destinés à l'UE.