Ces arrestations ont été immédiatement condamnés, en termes fermes, par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dénoncé les "tactiques brutales" de la police contre des "manifestants pacifiques", la diplomatie russe dénonçant elle l'"ingérence grossière" des Etats-Unis dans ses "affaires intérieures".
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a "déploré les interpellations massives" et "l'usage disproportionné de la force" contre les manifestants et les journalistes.
A Moscou, manifestants et policiers antiémeute présents en masse ont joué au chat et à la souris toute la journée, au rythme des consignes édictées sur les réseaux sociaux par l'équipe d'Alexeï Navalny.
Face aux barrages de la police, qui a aussi fermé plusieurs stations de métro, les manifestants se sont dirigés vers le centre de détention dans lequel est emprisonné Alexeï Navalny, mais sans y parvenir pour la plupart, avant de rejoindre à nouveau le centre-ville.
Dans 85 villes
Les journalistes de l'AFP ont vu des milliers de manifestants marcher à travers le centre de Moscou en scandant "Poutine est un voleur!" ou encore "Liberté!", bien que leur nombre exact soit difficile à évaluer en raison du désordre ambiant.
En début de soirée, l'équipe de Navalny a annoncé la fin de la manifestation à Moscou.
D'après l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, les personnes ont été interpellées dans 85 villes, mais principalement à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Ces rassemblements font suite à une première journée de mobilisation samedi dernier qui a réuni des dizaines de milliers de protestataires et s'était soldée par plus de 4000 interpellations, ainsi que l'ouverture d'une vingtaine d'affaires pénales.
A Saint-Pétersbourg, autre place forte de l'opposition, près de 3000 personnes rassemblées sur une place du centre-ville ont été dispersées par les forces anti-émeutes.
A Novossibirsk, la troisième agglomération de Russie, le média indépendant Taïga a estimé à plus de 5000 le nombre de protestataires, l'un des plus importants rassemblements anti-gouvernementaux de ces dernières années.
A quelques jours de la comparution d'Alexeï Navalny
Ces nouvelles manifestations se dérouleront avec pour toile de fond la comparution d'Alexeï Navalny devant des juges, prévue la semaine prochaine. L'opposant est visé par de multiples procédures judiciaires depuis son retour en Russie le 17 janvier, qu'il considère comme politiquement motivées.
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Selon son avocate, il risque notamment "environ deux ans et demi" de prison ferme pour la violation des conditions d'une condamnation à trois ans et demi de prison avec sursis, qu'il s'était vu infliger en 2014.
La femme d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a elle été interpellée par la police alors qu'elle était venue prendre part au rassemblement, a annoncé l'équipe de l'opposant.
La plupart de ses proches alliés ont été assignés à résidence vendredi par la justice russe, deux jours après une série de perquisitions ayant notamment visé le domicile de sa femme et les locaux de son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption.
fgn avec les agences
L'immense "palais" de Poutine ne lui appartiendrait pas
Les protestations sont aussi alimentées par la diffusion d'une enquête de l'opposant accusant le président Vladimir Poutine de bénéficier d'un immense "palais" sur les rives de la mer Noire, une investigation vue plus de 100 millions de fois sur YouTube.
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Samedi, le milliardaire Arkadi Rotenberg, un proche de Vladimir Poutine qui était son ancien partenaire de judo et qui se trouve sous sanctions occidentales, a affirmé être le véritable propriétaire de la résidence et assuré qu'il était en train d'y construire un hôtel.
Vladimir Poutine avait démenti ces accusations destinées à "laver le cerveau" des Russes, tandis que la télévision publique a diffusé des images montrant la résidence encore en travaux, loin du luxe décrit par l'opposant.
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