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Pétrole cher: blocus des routiers francais

Les routiers français dénoncent leurs conditions de travail.
Les routiers français dénoncent leurs conditions de travail.
L'action nationale menée lundi par les routiers, taxis et ambulanciers pour demander des aides accrues face à la hausse des prix du carburant a perturbé la circulation en France.

Le mouvement en Espagne a lui en revanche été suspendu après une
semaine de protestation.

En France, la journée de mobilisation était organisée par les
trois principales organisations patronales FNTR, TLF et Unostra.
Lancées après 09h00 pour ne pas gêner les épreuves du baccalauréat,
les opérations «escargot» ont touché notamment Lille, Nice,
Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Lyon, Toulouse, Montpellier,
Nancy, Metz, Mulhouse où ont été signalés d'importants
embouteillages.



A Paris, un cortège d'une centaine d'ambulanciers a perturbé dans
la matinée la circulation sur le périphérique et s'est rendu devant
le ministère de la Santé.

Villes moyennes aussi touchées

Plus d'une vingtaine d'opérations «escargot» de routiers se
déroulaient encore en milieu de journée partout en France,
occasionnant d'importants bouchons, selon le Centre national
d'informations routières (CNIR). Des localités moyennes ont aussi
été touchées.



Un barrage filtrant pour les camions a été mis en place au
poste-frontière franco-espagnol du Perthus. «Tous otages du
carburant», était-il écrit sur une banderole à l'avant d'un camion.
La protestation s'est élargie aux thèmes des tarifs autoroutiers et
à celui des charges sociales. Les routiers veulent forcer le
gouvernement à aller au-delà du plan annoncé au début du mois et
qui prévoit essentiellement des reports d'échéances.



Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a
annoncé le 5 juin l'étalement des délais de paiement des charges
fiscales et sociales des entreprises de transport, un remboursement
anticipé par l'Etat de la Taxe intérieure sur les produits
pétroliers (TIPP).



L'adoption par l'Assemblée d'une disposition pour la répercussion
de la hausse du coût du gazole sur les clients des transporteurs a
été favorisée. Une discussion est prévue entre le gouvernement et
les syndicats et organisations professionnelles en juillet.
Dominique Bussereau doit lui recevoir à nouveau jeudi les
organisations de transporteurs.

Mouvement suspendu en Espagne

En Espagne, les organisations minoritaires de routiers,
Fenadismer, Cofedetrans et Antid, en grève depuis une semaine
contre le gazole cher ont annoncé lundi qu'elles suspendaient
temporairement leur mouvement à l'issue d'une réunion. Une seule
organisation de routiers en grève, la «Plate-forme pour la défense
du secteur du transport», maintenait son mot d'ordre.



Des centaines de routiers répondant à son appel sont eux partis à
l'aube de plusieurs régions du pays vers Madrid, mais leurs camions
ont été bloqués par les forces de l'ordre. Le gouvernement espagnol
a signé la semaine dernière avec les organisations majoritaires de
routiers un plan d'aides au secteur mais a écarté la fixation d'un
tarif minimum exigée par les petits transporteurs.



agences/cab/het

La plupart des actions ont été programmées entre 09H00 (07H00
GMT) et 16H00 (14H00 GMT) pour ne pas trop gêner les candidats au
baccalauréat, l'examen de fin de second cycle en France, qui
commençaient lundi leurs épreuves.

Transporteurs "acculés"

Plusieurs dizaines de transporteurs routiers se sont rassemblés
lundi matin au Perthus, sur l'autoroute A9 à la frontière
franco-espagnole, ralentissant la circulation. Le but n'est pas de
bloquer les routes, a toutefois assuré un responsable local de
l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs
routiers (Unostra). Les routiers ont installé au milieu de la
chaussée un cercueil sur lequel était écrit "ci-gît transporteur
acculé par les charges".



Le trafic autour des grandes villes du sud-ouest, dont Bordeaux et
Toulouse, était également perturbé par des opérations escargots sur
la rocade bordelaise, le périphérique toulousain ou encore les
rocades de Montauban et de Auch. A Nice (sud-est), plusieurs
dizaines de poids lourds ralentissaient par des barrages filtrants
les accès à l'aéroport, le 3e du pays.

Ambulanciers mobilisés

Dans la périphérie de Lyon (centre-est), environ 200 poids
lourds participaient à une vaste opération escargot. Dans l'est et
le nord, de nombreuses opérations escargot de chauffeurs routiers
ralentissaient également la circulation. A Orléans (centre), 120
poids lourds ont dressé un bûcher avec un camion en plastique
accroché à une potence.



A Paris, des dizaines d'ambulanciers privés arrivés en cortège ont
manifesté devant le ministère de la Santé, réclamant des
exonérations sociales et fiscales pour compenser la hausse des prix
du carburant. Quatre fédérations professionnelles du secteur (CNSA,
FNAA, FNAP, FNTS), représentant près de 5000 entreprises et 46'000
emplois, demandaient "à être reçues en urgence" par le
gouvernement.



afp/cab

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Le cours du pétrole rebondit

Les cours du baril de pétrole ont atteint 139,89 dollars lundi à New York, un record absolu.

Vers 13H10 GMT, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet reculait à 138,60 dollars, en hausse toutefois de 3,74 dollars par rapport à son cours de clôture de vendredi sur le New York Merchantile Exchange (Nymex).

Cette nouvelle envolée a surpris les analystes, qui penchaient un peu plus tôt sur une baisse des prix après l'annonce d'une augmentation imminente de la production de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial.

Selon les premières explications fournies par les analystes, les investisseurs étaient affolés par l'arrêt de la production sur des plateformes appartenant au groupe pétrolier norvégien StatoilHydro ASA en mer du Nord à la suite d'un incendie déclenché dimanche.

La production pétrolière de la Norvège, cinquième exportateur mondial de pétrole, était ainsi amputée de 150'000 barils, soit 7% de son niveau normal.

Depuis le début de l'année, toute information remettant en cause le niveau de l'offre alimente la flambée des cours, les investisseurs estimant que les disponibilités sont insuffisantes pour satisfaire la demande.

L'annonce de l'Arabie saoudite d'une augmentation de production de 200'000 barils par jour en juillet n'a pas suffi au marché.

Agents portuaires aussi au front

Les accès à la raffinerie de La Mède près de Marseille (sud-est) ont été par ailleurs bloqués lundi matin par les agents portuaires qui protestent depuis des semaines contre un projet de réforme des ports examiné mardi et mercredi par les députés.

Ils devaient être rejoints dans la journée par des routiers.