L'attaché militaire indien - un général - ainsi qu'un autre
diplomate et deux gardes de sécurité également indiens, figurent
parmi les personnes tuées, selon New Delhi.
La plupart des victimes sont des civils afghans venus chercher un
visa, a indiqué Najib Nikzad, un porte-parole du ministère afghan
de l'Intérieur. Six policiers afghans ont également péri dans
l'explosion. Il s'agit du bilan le plus élevé d'un attentat à la
bombe dans la capitale afghane depuis le début de l'insurrection
des talibans, chassés du pouvoir en novembre 2001 par une coalition
militaire emmenée par les Etats-Unis.
Pakistan impliqué?
Le ministère afghan de l'Intérieur a estimé que l'attentat avait
été commis en "liaison et avec les conseils de milieux du
renseignement de la région". Un porte-parole du ministère, Zemarai
Bashary, à qui l'on demandait s'il faisait allusion au Pakistan
voisin, s'est toutefois refusé à tout commentaire.
Tôt dans la matinée, un kamikaze a fait exploser son véhicule
piégé en tentant de forcer le passage entre la voiture d'un
diplomate qui entrait dans l'enceinte et l'épaisse grille qui en
barre l'entrée, a raconté à l'AFP l'ambassadeur d'Inde, Jayan
Prasad. Le corps du diplomate, un conseiller politique, a été
propulsé sur le toit d'un immeuble voisin où il a été retrouvé au
bout de plusieurs heures, selon un membre de la représentation
indienne. La puissante explosion a immédiatement libéré une épaisse
colonne de fumée noire et le sol était jonché de membres mutilés et
de morceaux de chair humaine, ont rapporté des témoins.
Soutien de l'Inde visé
L'Inde est un fidèle allié du gouvernement du président Hamid
Karzaï, confronté à la rébellion des talibans depuis fin 2001, qui
s'intensifie chaque jour malgré la présence de quelque 70'000
soldats de deux forces multinationales, dont un important
contingent sécurise pourtant Kaboul.
"De tels actes de terreur ne nous détourneront pas de notre
engagement envers le gouvernement et le peuple afghans", a indiqué
le gouvernement indien dans un communiqué. "Nous marchons sur des
décombres", a indiqué pour sa part à l'AFP un responsable de
l'ambassade au téléphone, la police ayant bouclé le quartier.
"L'ambassade a subi de graves dégâts", a-t-il ajouté.
L'attentat s'est produit juste après 8h30. Les vitrines des
magasins ont été soufflées à plusieurs centaines de mètres à la
ronde.
Les talibans démentent
Les talibans ont démenti être impliqués dans l'attaque de
l'ambassade d'Inde. "Nous n'avons pas fait cela", a assuré au
téléphone un de leurs porte-parole. Les combattants
fondamentalistes, principalement les talibans, ont cependant
multiplié les attaques dans la capitale ces derniers mois.
La puissante explosion a immédiatement libéré une épaisse colonne
de fumée noire. L'ambassade a été sérieusement endommagée et des
vitrines des magasins ont été soufflées à plusieurs centaines de
mètres à la ronde.
agences/cer/het
Kaboul devient une cible des talibans
Ces deux dernières années, Kaboul, jusqu'alors épargnée, est devenue le théâtre d'une série d'attentats suicide perpétrés par les insurgés fondamentalistes musulmans, principalement les talibans, qui concentraient auparavant leurs attaques dans leurs bastions du sud et de l'est du pays.
La rébellion des talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire emmenée par les Etats-Unis, s'est considérablement intensifiée ces deux dernières années, malgré la présence de quelque 70'000 soldats de deux forces multinationales, dont un important contingent sécurise la capitale.
Les derniers attentats dans le pays
Le dernier attentat à Kaboul s'était produit le 1er juin quand une voiture piégée commandée à distance avait explosé à côté d'un minibus qui transportait des employés de l'armée: une femme avait péri et cinq personnes avaient été blessées.
L'une des attaques les plus audacieuses des rebelles fondamentalistes dans la capitale s'est produite le 27 avril. Un commando des talibans a ouvert le feu à l'arme légère et au lance-roquettes en direction de la tribune officielle où se tenait le président Hamid Karzaï en plein défilé militaire. Le chef de l'Etat n'avait pas été touché mais un député et deux civils avaient péri.