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Le vaccin russe intéresse de plus en plus de pays, à l'image de l'Allemagne - Le suivi du Covid-19 dans le monde

Le Spoutnik V, qui a longtemps été perçu avec méfiance en raison de la rapidité de sa mise au point et l'absence de publication de données scientifiques, a déjà été approuvé par plus de quinze pays, notamment en Amérique du sud. [Keystone - raldo Peres]
L'Allemagne pousse au développement du vaccin russe Spoutnik V / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2021
Le Spoutnik V, longtemps perçu avec méfiance en raison de la rapidité de sa mise au point, a déjà été approuvé par plus de quinze pays, notamment en Amérique du sud. En Europe, la France et l'Allemagne notamment se disent de plus en plus ouvertes à son utilisation.

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 2'269'346 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP jeudi à la mi-journée. Plus de 104'350'880 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont au moins 63'406'500 sont aujourd'hui considérés comme guéris.

Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 450'805 décès pour 26,55 millions de cas. Suivent le Brésil avec 227'563 morts, le Mexique avec 161'240 morts, l'Inde avec 154'703 morts et le Royaume-Uni avec 109'335 morts. C'est toutefois la Belgique qui déplore le plus de décès si l'on rapporte le nombre de morts à la population (1,83 pour 1000 habitants), devant la Slovénie (1,72), le Royaume-Uni (1,62), la Tchéquie (1,57) et l'Italie (1,49). La Suisse, elle, compte 1,10 morts pour 1000 habitants.

ALLEMAGNE - Enthousiasme autour du vaccin russe

Alors le vaccin russe Spoutnik V semble avoir fait ses preuves d'efficacité, Berlin pousse pour qu'il soit développé en masse s’il venait à être autorisé par l’agence européenne compétente. Interrogée à la télévision allemande, Angela Merkel a parlé d'une démarche pragmatique. "J’en ai discuté avec le président russe, chaque vaccin est le bienvenu en Europe, mais il ne sera autorisé que s’il fournit les données nécessaires pour cela", a-t-elle dit.

À la mi-janvier, Angela Merkel a donc proposé à Moscou que l’institut allemand Paul Ehrlich, qui évalue les vaccins, apporte son aide aux autorités russes dans la perspective d’une autorisation en Europe. Mais Berlin va encore plus loin: le ministère de la Santé a confirmé mercredi après-midi des pourparlers entre les Russes et un laboratoire allemand de la Saxe Anhalt, avec pour objectif d’installer en Allemagne un centre de production pour l’Europe du Spoutnik V.

Politiquement, cela permettrait à Vladimir Poutine de se poser en sauveur de l'Europe, empêtrée dans ses problèmes de livraisons de vaccins, tandis que d’un point de vue sanitaire, cela ne pourrait qu'accélérer le rythme des vaccinations. Encore faudra-t-il en convaincre les Allemands: ils ne sont pour l’instant que 4% à faire confiance au vaccin russe.

>> Les détails dans La Matinale :

Le Spoutnik V, qui a longtemps été perçu avec méfiance en raison de la rapidité de sa mise au point et l'absence de publication de données scientifiques, a déjà été approuvé par plus de quinze pays, notamment en Amérique du sud. [Keystone - raldo Peres]Keystone - raldo Peres
L'Allemagne pousse au développement du vaccin russe Spoutnik V / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2021

L'Allemagne, qui compte ce jeudi 14'211 contaminations et 786 décès supplémentaires, empoigne également la question éthique du passeport vaccinal. Le conseil d’éthique a tenté de répondre à la question très concernante de savoir à quel moment pourra-t-on faire une différence de traitement entre les personnes vaccinées et celles qui ne le sont pas? Pour l’instant, il recommande de ne pas faire de différence.

>> Les explications dans le 12h30 de la RTS :

Un panneau rappelant les impératifs de distance sociale dans le ville de Bonn en Allemagne, le 8 janvier 2021. [Keystone - Oliver Berg]Keystone - Oliver Berg
Allemagne: discussion éthique autour de l'utilité d'un "passeport de vaccination" / Le 12h30 / 2 min. / le 4 février 2021

ITALIE - Foyer du variant britannique détecté

Un foyer du variant britannique du coronavirus a été détecté en Italie dans une bourgade du nord du pays, incitant les experts à demander "une attention particulière concernant la diffusion de nouveaux variants".

Le 24 janvier, 24 personnes, élèves et enseignants, ont été testées positives dans une école de Corzano, une localité d'environ 1400 personnes dans le nord de l'Italie.

Suite à cela, les autorités sanitaires locales ont décidé de tester 189 personnes supplémentaires, des cas contact, parmi lesquelles 139 ont été testées positives. Seule une a été hospitalisée, les autres n'ayant que peu ou pas du tout de symptômes.

NORVEGE - Vaccin AstraZeneca réservé aux moins de 65 ans

Les autorités sanitaires norvégiennes ont annoncé à leur tour jeudi que le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca serait réservé aux moins de 65 ans, faute de données suffisantes sur ses effets au-delà de cet âge.

La Norvège adopte ainsi la ligne choisie par plusieurs pays de l'Union européenne, dont elle n'est pas membre mais à laquelle elle s'est associée pour l'approvisionnement en vaccins. Un premier lot de 200'000 doses du vaccin d'AstraZeneca est attendu dans le pays nordique en février.

Les autorités sanitaires d'Allemagne, de France, de Suède, du Danemark ou encore d'Islande ont elles aussi fixé à 65 ans l'âge limite au-delà duquel le vaccin du laboratoire suédo-britannique n'est pas conseillé.

SUEDE - Passeport vaccinal numérique d'ici l'été

La Suède envisage de lancer un "passeport vaccinal" numérique contre les coronavirus d'ici l'été, à condition qu'une norme internationale soit établie d'ici là, a déclaré jeudi le gouvernement suédois. Un tel passeport contribuerait ainsi à relancer l'économie et à faciliter les transports.

Le Danemark a par ailleurs annoncé mercredi le lancement d'une première version d'un passeport de vaccination avant la fin février.

FRANCE - Pas de nouveau confinement, contrôle aux frontières renforcé

Pas de nouveau confinement, mais un appel à la prudence: à la veille de la période des vacances scolaires, le gouvernement français a renouvelé son appel à la vigilance sur fond de progression des variants plus contagieux du SRAS-CoV-2. Alors que le variant britannique avait été mesuré à 3,3% parmi tous les cas positifs les 7 et 8 janvier, il se situait à près de 14% en France au 27 janvier, a indiqué le virologue Bruno Lina.

"Ces variants ne constituent pas une menace potentielle mais bien réelle", a prévenu le Premier ministre Jean Castex lors d'un point presse, en réaffirmant qu'ils "peuvent conduire à des flambées épidémiques" comme au Royaume-Uni, en Irlande ou au Portugal. Pour autant, "la situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement, qui "ne peut s'envisager qu'en tout dernier recours", a ajouté le Premier ministre.

La France a en revanche engagé depuis quelques jours de gros moyens de gendarmerie à ses frontières pour contrôler le trafic routier et l’entrée sur son territoire, notamment à celles qu'elle partage avec la Suisse.

>> Ecouter le reportage à la plate-forme douanière de Boncourt-Delle dans le Jura, dans La Matinale :

Le préfet du territoire de Belfort Jean-Marie Girier à la douane de Delle. [RTS - Gaël Klein]RTS - Gaël Klein
La France renforce son contrôle aux frontières. Reportage à la plateforme douanière de Boncourt-Delle / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2021

RUSSIE - Plus de 16'700 nouvelles contaminations

La Russie a signalé jeudi 16'714 nouvelles contaminations, dont 2095 dans la capitale Moscou, ce qui porte le bilan total à 3'917'918 depuis le début de la pandémie.

Les autorités russes ont également fait état de 521 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, pour un total de 75'205 morts liées à l'épidémie dans le pays.

CHINE - Investigations de l'OMS autour de l'Institut de virologie de Wuhan

Les experts de l'Organisation mondiale de la santé ont visité l'Institut de virologie de Wuhan, en Chine, dans le cadre de leur enquête sur l'origine du SRAS-CoV-2. Les experts sont restés environ quatre heures à l'Institut de virologie et sont repartis sans faire de déclaration.

Cet institut, qui comporte plusieurs laboratoires de haute sécurité où des chercheurs travaillent sur divers types de coronavirus, avait été accusé par certains d'avoir laissé fuiter celui qui est à l'origine de la pandémie de Covid-19. Si elle a toujours été estimée peu probable, les chercheurs n'ont jamais exclu cette éventualité.

Mais cette accusation, portée notamment par Donald Trump, a été fermement démentie par Pékin, qui cherche à évacuer toute responsabilité dans le déclenchement de l'épidémie en 2019. Le régime communiste a souvent laissé entendre, sans le démontrer, que le virus aurait pu être importé en Chine.

La théorie d'une fuite d'un labo chinois est également démentie par le chef des experts de l'OMS qui enquêtent à Wuhan, la qualifiant d'"excellent scénario" de film selon lui.

COREE DU NORD - Demande de vaccins

Bien que la Corée du Nord affirme être exempte du virus, elle a fait une demande de vaccins contre le Covid-19, dont elle devrait recevoir près de deux millions de doses, selon l'Alliance du vaccin, membre du programme onusien Covax.

Il s'agit de la première confirmation officielle que Pyongyang a demandé une aide internationale, alors que les infrastructures médicales nord-coréennes sont considérées comme totalement inadéquates pour faire face à une épidémie de grande ampleur.

AUSTRALIE - Près de 600 joueurs de tennis en quarantaine

Entre 500 et 600 joueurs, joueuses et personnes accréditées pour l'Open d'Australie ont été mis à l'isolement mercredi soir. La décision a été prise par les autorités de l'Etat du Victoria après la découverte d'un cas de Covid-19 dans l'environnement du tournoi, qui doit débuter lundi prochain à Melbourne.

>> Lire aussi : Open d'Australie

RTSinfo et les agences

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De nouveaux vaccins sont déjà en préparation

L'efficacité des vaccins face aux nouveaux variants du SRAS-CoV-2 est au centre de l'attention des experts du monde entier. Même si les fabricants des vaccins actuels promettent d'adapter leur produit aux futures mutations du virus, de nombreux chercheurs travaillent déjà sur les prochaines générations de vaccins.

"Nous travaillons avant tout sur les éléments du virus qui ne sont pas sensibles aux mutations", a expliqué Dominik Sarma, le co-fondateur de Belyntic, dans le 19h30 de la RTS jeudi. Le laboratoire s'est spécialisé dans la purification des peptides. Ces petites séquences d'acides aminés sont capables de stimuler le système immunitaire face à une maladie.

Leur vaccin, élaboré en coopération avec une université allemande, sera plus facile d’utilisation, estime Dominik Sarma. "L’objectif est de proposer une défense immunitaire à long terme, qui résiste aux mutations et surtout qui puisse être distribuée très largement pour vacciner autant de gens que possible".

>> Regarder le reportage du 19h30 :

L'Allemagne se positionne dans la course aux vaccins
L'Allemagne se positionne dans la course aux vaccins / 19h30 / 2 min. / le 4 février 2021

Environ 4000 sortes de variants à travers le monde

Environ 4000 variants du SRAS-CoV-2 ont été détectés à travers le monde, rendant urgente une amélioration des vaccins, qui pourrait passer par un combinaison des doses produites par Pfizer et AstraZeneca, ont déclaré jeudi les autorités britanniques.

Parmi eux, découverts notamment en Grande-Bretagne, au Brésil et en Afrique du Sud, seule une très petite quantité est cependant susceptible de muter de manière profonde, selon le British Medical Journal. Il semble en outre qu'il est très peu probable que les vaccins actuels ne soient pas efficaces contre les nouveaux variants.