"Nous renforçons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre au Yémen", "qui a créé une catastrophe humanitaire et stratégique", a déclaré le président des Etats-Unis dans son premier discours de politique étrangère, au département d'Etat.
"Cette guerre doit cesser", a-t-il martelé, confirmant la nomination d'un diplomate chevronné, Timothy Lenderking, comme émissaire pour le Yémen. "Et pour souligner notre détermination, nous mettons fin à tout soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, y compris aux ventes d'armes."
Vente controversée
Concrètement, Washington va annuler la vente controversée à Ryad de "munitions de précision" décidée à la fin du mandat de l'ex-président républicain, qui a toujours soutenu, envers et contre tout, le royaume saoudien, pilier avec Israël de sa politique anti-Iran.
Remettre en cause ce soutien à l'Arabie saoudite, c'est donc bousculer les équilibres des alliances régionales et redessiner la stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient.
Ryad dirige une coalition militaire accusée de nombreuses bavures envers les civils dans son intervention auprès du gouvernement yéménite contre les rebelles Houthis, appuyés par l'Iran.
Satisfaction des Houthis
Sans mentionner la fin du soutien américain à la coalition conduite par l'Arabie saoudite, l'agence d'Etat saoudienne a indiqué jeudi que Ryad réaffirmait son soutien à "une solution politique globale" au Yémen et se félicitait "que les Etats-Unis soulignent l'importance des efforts diplomatiques" pour résoudre la crise.
Les Houthis ont eux salué l'arrêt de l'implication américaine. "Nous espérons que ce sera le début d'une décision visant à mettre fin à la guerre au Yémen", a déclaré à l'AFP Hamid Assem, responsable politique des insurgés à Sanaa.
Cette décision pourrait aussi être interprétée comme un geste de bonne volonté par l'Iran, qui s'apprête à entrer dans des tractations complexes avec Washington pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien dont Donald Trump avait claqué la porte.
Troupes en Allemagne
Le 46e président des Etats-Unis a par ailleurs confirmé qu'il allait "stopper" le retrait partiel des troupes américaines d'Allemagne, le temps d'un "réexamen global de la posture" des forces déployées à l'étranger confié au ministre de la Défense Lloyd Austin.
Donald Trump avait annoncé en juin vouloir diminuer grandement, à 25'000 soldats, les forces américaines en Allemagne. Cette décision avait suscité des remous au sein de la classe politique américaine ainsi qu'en Europe, où les alliés de Washington, Berlin en particulier, ont été malmenés pendant les quatre années de mandat du républicain.
afp/jpr
"L'Amérique est de retour, la diplomatie est de retour"
"L'Amérique est de retour, la diplomatie est de retour", a martelé Joe Biden dans son discours. "Nous allons rebâtir nos alliances."
Le président américain a défendu les valeurs classiques de la diplomatie américaine - promotion de la démocratie et des droits humains - délaissées selon lui par Donald Trump. Et pour illustrer ce "retour" du "leadership moral" sur la scène internationale, il a annoncé que les Etats-Unis accueilleraient dès l'an prochain 125'000 réfugiés dans le cadre du programme de réinstallation, soit une multiplication par huit par rapport aux 15'000 acceptés cette année, un plus bas historique.
Le président Biden a enfin affiché sa détermination à contrer la Chine et la Russie, accusant son prédécesseur d'avoir été faible notamment à l'égard du président russe Vladimir Poutine. Les Etats-Unis doivent "être au rendez-vous face à l'avancée de l'autoritarisme, en particulier les ambitions croissantes de la Chine et la volonté de la Russie d'affaiblir notre démocratie", a-t-il lancé.
Moscou dénonce les propos "agressifs" de Joe Biden
La Russie a dénoncé les propos "très agressifs " du nouveau président américain Joe Biden, au lendemain d'un discours combatif à l'égard de la Russie et appelant à la libération de l'opposant Alexeï Navalny.
Le porte-parole du Kremlin a cependant dit espérer qu'il reste "une base pour de la coopération, malgré l'énorme quantité de différends et de différences sur des sujets clés".