Le 25 janvier 2019, l'effondrement du barrage appartenant à Vale provoquait l'un des plus grands désastres environnementaux de l'histoire du Brésil, en plus de faire quelque 270 victimes humaines dans la région du Minas Gerais.
La rupture de cet édifice de retenue de déchets miniers avait libéré des millions de tonnes de résidus toxiques. Les images de l'affaissement et le nombre de victimes avaient choqué le pays, d'autant que l'entreprise avait ignoré plusieurs avertissements sur la sécurité de ses installations.
Deux ans plus tard, un accord a été trouvé, après quatre mois de négociations. Il s'agit du plus gros accord de compensation jamais signé en Amérique latine. Mais celui-ci est critiqué par les représentants des municipalités touchées et des victimes.
Victimes écartées du processus
Ainsi, dès l'annonce de l'accord, des victimes de la tragédie ont protesté devant le Tribunal de justice à Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais, critiquant le montant, bien trop faible selon elles, des dommages. En effet, seul un quart de la somme leur sera allouée.
"Le montant qui a été négocié ici ne couvre pas les dommages causés", a déclaré un coordinateur du mouvement de défense des intérêts des sinistrés. "Cet accord est absurde, c'est Vale qui sort gagnant", a-t-il ajouté, annonçant que les protestataires allaient porter l'affaire devant la Cour suprême fédérale, à Brasilia.
Par ailleurs, les victimes assurent n'avoir jamais été consultées durant toute la période des négociations. Pour Isis Taboas, avocate de l'ONG environnementale Aedas, l'accord viole donc "le principe reconnu internationalement selon lequel les victimes doivent être au centre" des discussions.
Certains représentants craignent également de se retrouver dans la situation des victimes de Mariana, un autre désastre minier impliquant l'entreprise Vale en 2015, dont beaucoup ont, encore aujourd'hui, bien du mal à faire valoir pleinement leur droit.
Jean-Mathieu Albertini/jop