Inquiète sur les variants, l'OMS appelle l'Europe à vacciner plus - Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie de Covid-19 a fait au moins 2'285'334 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP vendredi à la mi-journée. Plus de 104'848'470 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont au moins 63'863'800 sont aujourd'hui considérés comme guéris.
Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 455'875 décès pour 26,67 millions de cas. Suivent le Brésil avec 228'795 morts, le Mexique avec 162'922 morts, l'Inde avec 154'823 morts et le Royaume-Uni avec 110'250 morts.
C'est toutefois la Belgique qui déplore le plus de décès si l'on rapporte le nombre de morts à la population (1,83 pour 1000 habitants), devant la Slovénie (1,73), le Royaume-Uni (1,63), la République tchèque (1,58) et l'Italie (1,50).
L'OMS appelle les Etats européens à vacciner plus
L'Europe doit "s'unir" pour accélérer sa campagne de vaccination contre le Covid-19 avec l'appui de tous les laboratoires, a appelé le directeur de l'OMS en Europe, Hans Kluge. Il a reconnu être "inquiet" sur le risque posé par les variants pour l'efficacité des vaccins.
Dans l'Union européenne, le taux de la population ayant reçu une première dose atteint à peine les 2,5%, même si l'annonce par plusieurs laboratoires d'une augmentation de leurs livraisons a relancé les espoirs d'une accélération.
Le directeur de l'OMS en Europe a également réitéré les appels à la solidarité envers les pays qui ne peuvent pas se fournir en vaccin, suggérant aux pays riches d'accélérer le partage de leurs doses avec les pays pauvres après avoir atteint un certain niveau de vaccination.
FRANCE - Pas de nouveau confinement
Pas de nouveau confinement, mais un appel à la prudence: à la veille de la période des vacances scolaires, le gouvernement français a renouvelé son appel à la vigilance sur fond de progression des variants plus contagieux du SRAS-CoV-2. Alors que le variant britannique avait été mesuré à 3,3% parmi tous les cas positifs les 7 et 8 janvier, il se situait à près de 14% en France au 27 janvier, a indiqué le virologue Bruno Lina.
"Ces variants ne constituent pas une menace potentielle mais bien réelle", a prévenu le Premier ministre Jean Castex lors d'un point presse, en réaffirmant qu'ils "peuvent conduire à des flambées épidémiques" comme au Royaume-Uni, en Irlande ou au Portugal. Pour autant, "la situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement, qui "ne peut s'envisager qu'en tout dernier recours", a ajouté le Premier ministre.
En parallèle, la situation dans les hôpitaux de Paris et dans les services de réanimation est de plus en plus tendue, a prévenu vendredi le directeur médical de crise de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), Bruno Riou, révélant que les hôpitaux de Paris allaient devoir bientôt débuter les déprogrammations dans les hôpitaux les plus impactés en médecine et en chirurgie.
ALLEMAGNE - Situation sanitaire loin d'être maîtrisée
La situation sanitaire est "loin d'être sous contrôle" en Allemagne où sont en train de se diffuser, malgré des restrictions draconiennes, des variants du coronavirus, a prévenu vendredi le directeur de l'institut Robert Koch.
La diffusion des variants pourrait dès lors remettre en cause une éventuelle levée des interdictions que le gouvernement d'Angela Merkel avait laissé entendre jeudi, avec notamment une possible réouverture des écoles avant la fin du mois.
La chancelière et les dirigeants des 16 régions se retrouvent mercredi pour négocier une éventuelle levée d'une partie des restrictions en place depuis plus d'un mois.
Les variants "ne dominent pas encore" en Allemagne, selon le directeur de l'institut de veille épidémiologique, Lothar Wieler. Le variant britannique représente ainsi moins de 6% des cas détectés. Mais il est désormais présent dans 13 des 16 régions allemandes.
Le nombre de cas confirmés de contamination a grimpé à 2'264'909, soit 12'908 cas de plus que la veille, selon les données rapportées vendredi par l'Institut Robert Koch pour les maladies infectieuses. L'institut fait aussi état de 855 décès supplémentaires, ce qui porte le total à 60'597 morts depuis le début de l'épidémie dans le pays.
ESPAGNE - Pas de vaccin d'AstraZeneca pour les plus de 55 ans
Le ministère espagnol de la Santé a annoncé vendredi qu'il limiterait l'usage du vaccin AstraZeneca/Oxford aux moins de 55 ans, après que d'autres pays européens ont indiqué appliquer des restrictions comparables. La Grèce a indiqué pour sa part qu'elle réservait l'usage de ce vaccin aux moins de 65 ans.
La France, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark et la Suède, notamment, ont fixé des limites d'âge pour ce vaccin en raison du manque d'évaluation des risques chez les populations les plus âgées. La Suisse, elle, attend de nouvelles données pour l'autoriser.
PORTUGAL - Envoi de malades en Autriche envisagé
Le Portugal, dont les hôpitaux son débordés en raison du Covid-19, va examiner la possibilité d'envoyer une dizaine de malades se faire soigner en Autriche, comme le lui a proposé ce pays, a annoncé vendredi le gouvernement portugais.
"Ce sont des gestes importants de solidarité européenne, mais symboliques dans la bataille contre la pandémie", a estimé le ministère de la Santé.
"Le transfert de malades vers l'étranger ne doit se faire qu'en dernier recours", a néanmoins dit à le docteur José Artur Paiva, le responsable de l'unité de soins intensifs de l'hôpital Sao Joao de Porto (nord), un des deux plus grands du Portugal.
POLOGNE - Réouverture des hôtels et cinémas dès mi-février
Les hôtels, les cinémas et les théâtres vont rouvrir en Pologne à partir du 12 février à la moitié de leur capacité, a déclaré vendredi le Premier ministre, qui entreprend des mesures provisoires pour rouvrir l'économie dans un contexte de frustration croissante des entreprises du pays.
Le sport en plein air sera également autorisé, ce qui signifie que les pistes de ski pourront rouvrir. Les gymnases resteront cependant fermés et les restaurants pourront offrir exclusivement des repas à emporter.
Les infections quotidiennes dans le plus grand pays de l'Est de l'Union européenne se sont récemment stabilisées mais le gouvernement veut éviter d'assouplir les restrictions trop rapidement, par crainte d'une nouvelle flambée de cas, comme ce fut le cas dans des pays comme le Portugal.
HONGRIE - Vaccin chinois administré dans le courant du mois de février
La Hongrie prévoit de commencer à administrer à ses habitants le vaccin contre le coronavirus Sinopharm, fabriqué en Chine, dans le courant du mois de février, a annoncé le gouvernement vendredi. Il s'agit du premier pays européen à utiliser ce vaccin.
En janvier, Budapest était devenu le premier pays de l'Union européenne (UE) à passer des contrats de livraison du vaccin Sinopharm (5 millions de doses), mais aussi du vaccin Spoutnik V (2 millions de doses), développé en Russie. La livraison chinoise "est suffisante pour 2,5 millions de personnes", a déclaré Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban, devant des journalistes à Budapest.
ISRAEL - Déconfinement progressif dès dimanche
Le confinement en vigueur depuis plus d'un mois en Israël sera progressivement levé à partir de dimanche. Mais les vols internationaux restent suspendus, a indiqué vendredi le gouvernement, après une légère baisse du nombre de contaminations.
Le confinement strict avait été prolongé à quatre reprises en Israël, pays qui mène depuis décembre une vaste campagne de vaccination. Plus de 3,3 millions de personnes ont déjà reçu leur première dose.
Malgré les restrictions, le mois de janvier a été le plus meurtrier, avec plus d'un millier de personnes mortes à cause du virus. D'après le dernier bilan du ministère de la Santé, le pays de neuf millions d'habitants a officiellement enregistré plus de 675'000 cas dont 5019 décès depuis le début de la pandémie. L'Etat hébreu enregistre actuellement une moyenne d'environ 6500 nouveaux cas par jour contre environ 7000 la semaine dernière, selon les chiffres officiels.
ROYAUME-UNI - Quarantaine à l'hôtel pour les arrivées de pays à risque
Le gouvernement britannique a confirmé que les résidents du Royaume-Uni arrivant de 33 pays où des variants du virus présentent un risque, comme l'Afrique du Sud, le Portugal et plusieurs pays d'Amérique du Sud, devront observer dix jours de quarantaine à l'hôtel. Cette mesure qui entrera en vigueur à partir du 15 février vise à éviter d'importer des variants potentiellement résistants aux vaccins.
Le ministère de la Santé a indiqué avoir demandé aux hôtels situés à proximité des ports et aéroports de faire des propositions sur la manière dont ils peuvent accueillir les voyageurs en quarantaine, avant que des contrats soient formellement attribués.
Les personnes arrivant au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe avec plus de 110'000 morts, doivent déjà disposer d'un dépistage négatif et observer dix jours de quarantaine. En outre, il est actuellement interdit de partir en vacances.
RUSSIE - Plus de 16'500 nouveaux cas
La Russie a signalé vendredi 16'688 nouvelles contaminations au coronavirus, dont 2032 à Moscou, ce qui porte le bilan total à 3'934'606 depuis le début de la pandémie.
Les autorités russes ont également fait état de 527 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, pour un total de 75'732 morts liées à l'épidémie dans le pays.
AUSTRALIE - Suppression agressive du virus, une stratégie qui fonctionne
La ville de Perth, dans l'ouest de l'Australie, s'apprête dans quelques heures à sortir d'un confinement strict de cinq jours qui avait été décidé après la découverte d'un seul cas de nouveau coronavirus. La méthode intrigue parce qu'elle est très différente de ce qui se fait en Europe.
Et ça semble fonctionner: les autorités sanitaires en Australie Occidentale n’ont enregistré aucun autre nouveau cas de Covid-19 alors que des dizaines de milliers de dépistages ont été effectués.
>> Lire aussi : L'Australie ou la méthode de "suppression agressive" du Covid-19
Quoi qu'il en soit, le gouvernement pense que ce qu’il appelle une stratégie de suppression agressive du virus, soit le confinement de près de deux millions de personnes et la fermeture des écoles et de quasi tous les commerces à part les supermarchés, a été gagnante.
Il a par ailleurs annoncé vendredi que l'obligation pour toutes les personnes entrant dans le pays d'observer une quarantaine de deux semaines serait maintenue. Et cela en dépit du lancement des campagnes de vaccination dans le pays et à l'étranger.
Du côté de l'Open d'Australie également, les joueurs de tennis et les accrédités testés pour le Covid-19 à la suite d'un cas positif dans un hôtel ont été déclarés négatifs, ont annoncé vendredi les organisateurs.
Les six compétitions préparatoires ont donc pu reprendre vendredi avec un programme très chargé et des formats adaptés pour rattraper le temps perdu. Quelque 25'000 à 30'000 spectateurs devraient assister chaque jour à l'Open d'Australie.
>> Lire aussi : Open d'Australie
ETATS-UNIS - Demande d'autorisation en urgence du vaccin de Johnson & Johnson
L'entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson a déposé une demande d'autorisation conditionnelle de son vaccin contre le Covid-19 auprès des autorités sanitaires américaines, a annoncé la société. Au terme de la procédure, s'il obtient le feu vert de l'Agence américaine du médicament, ce vaccin serait le troisième autorisé aux Etats-Unis, après ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna.
Il est particulièrement attendu car il présente deux avantages non négligeables en termes logistiques. D'abord, il peut être stocké à des températures de réfrigérateur plutôt que de congélateur, ce qui facilitera considérablement sa distribution. Surtout, il ne s'administre qu'en une seule dose.
Johnson & Johnson s'est engagé à acheminer 100 millions de doses aux Etats-Unis avant la fin du mois de juin.
Le géant pharmaceutique a fait part en fin de semaine dernière des premiers résultats de ses essais cliniques, menés sur près 44'000 personnes dans 8 pays. Le vaccin était dans l'ensemble efficace à 66%, s'est félicitée la société. Et il est efficace à 85% pour prévenir les formes graves de la maladie.
Par ailleurs, le Sénat américain a adopté au petit matin vendredi une motion budgétaire ouvrant la voie au futur plan d'aide à l'économie de 1900 milliards de dollars voulu par Joe Biden, qui sera la première grande mesure législative du nouveau président.
Ce vote demeure cependant un vote de procédure qui n'avait pas vocation à approuver en lui-même le plan d'aide. Il a cependant ouvert un chemin aux démocrates pour que ce plan soit approuvé sur la base d'un vote à majorité simple, limitant ainsi les possibilités de blocages par les républicains, dont beaucoup s'insurgent contre le coût des mesures envisagées.
RTSinfo et les agences
Le réchauffement climatique responsable de l'apparition du Covid?
Le réchauffement climatique pourrait avoir joué un rôle dans le passage à l'homme du coronavirus responsable du Covid-19, en offrant de nouveaux habitats aux chauve-souris, espèce d'origine présumée du virus, selon une étude publiée vendredi.
Des chercheurs de l'université de Cambridge ont modélisé la présence de populations de différents types de chauve-souris, chaque espèce étant en moyenne porteuse de 2,7 coronavirus. Pour ce faire, ils ont utilisé des données de température et de pluviométrie pour déterminer la localisation du type de végétation constituant leur habitat, pour cette étude publiée dans la revue Science of the Total Environment.
Selon ces modèles, sur les 100 dernières années, 40 espèces de chauve-souris ont ainsi vu s'étendre les conditions favorables à leur présence dans une zone à cheval sur le sud de la Chine, la Birmanie et le Laos.