L'opération "Lavage Express", lancée en mars 2014 contre le blanchiment d'argent et partie d'une modeste station-service de Brasilia, est rapidement devenue un instrument puissant entre les mains de juges déterminés qui ont mis au jour un réseau tentaculaire de corruption.
Elle a secoué les plus hautes sphères du gouvernement et des affaires au Brésil, tout en s'étendant en Amérique latine et jusqu'en Afrique, et a inspiré un film et une série de Netflix.
Tsunami anti-corruption
Avec des méthodes agressives s'appuyant beaucoup sur les aveux récompensés, les procureurs ont découvert un système bien rodé qui permettait à des politiciens de quasiment tous les partis de s'entendre avec des compagnies, tel le conglomérat du BTP Odebrecht, sur des contrats avec le groupe étatique Petrobras et d'empocher d'énormes sommes.
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En communiquant à des confrères étrangers le résultat de leur enquête, les limiers de "Lava Jato" ont déclenché un tsunami anti-corruption dans de nombreux pays.
"Lava Jato" a ainsi engrangé des résultats spectaculaires: condamnation de 174 personnes au Brésil, mise en cause de 12 chefs ou ex-chefs d'Etat, au Brésil, au Pérou ou au Panama, retour de 665 millions d'euros (720 millions de francs) dans les coffres brésiliens et promesse de 2,32 milliards d'euros supplémentaires (2,49 milliards de francs). Et pourtant le bureau du procureur général a annoncé mercredi sans fanfare que sa principale équipe d'enquêteurs était démantelée.
"J'ai mis fin à 'Lavage Express' parce qu'il n'y a plus de corruption dans le gouvernement au Brésil", a déjà assuré en octobre le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Chute des super-héros
"Lava Jato" a elle aussi connu le scandale. Le site "The Intercept" a révélé en 2019 des messages montrant que le juge emblématique de "Lava Jato", Sergio Moro, avait conspiré avec les procureurs pour empêcher l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva de se présenter à la présidentielle de 2018.
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Lula, donné favori des sondages, avait été condamné à la prison et exclu de la course, remportée par Bolsonaro, dont Moro avait accepté de devenir le ministre de la Justice. Un mariage qui avait fait grincer des dents et s'est mal terminé lorsque l'ex-juge a démissionné en avril 2020, accusant le président d'ingérence.
ats/vajo