Ursula von der Leyen admet des défaillances de l'UE sur les vaccins – Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus de 2,3 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à la mi-journée.
Après les Etats-Unis (468'203 morts), les pays les plus endeuillés sont le Brésil (233'520), le Mexique (168'432), l'Inde (155'252) et le Royaume-Uni (113'850).
UNION EUROPEENNE – Ursula von der Leyen admet des défaillances
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était invitée à s'exprimer devant les eurodéputés après avoir été vivement critiquée sur deux points: la lenteur de la distribution des vaccins contre le Covid-19, dont elle a coordonné les achats, et le contrôle des exportations de vaccins de l'Irlande vers l'Irlande du Nord, auquel elle a quasi immédiatement renoncé face aux réactions scandalisées aussi bien à Londres qu'à Dublin et Belfast sur le rétablissement d'une frontière physique sur l'île.
Avec les retards de livraisons et les passes d'armes avec les laboratoires, notamment AstraZeneca, Ursula von der Leyen a déclaré que 26 millions de doses de vaccins avaient désormais été réparties entre les 27 pays de l'Union européenne (UE) et que 70% des adultes européens devraient avoir été vaccinés d'ici la fin de l'été.
"Et cependant, c'est un fait que nous ne sommes pas aujourd'hui là où nous voudrions être dans la lutte contre le coronavirus", a-t-elle dit devant le Parlement européen. "Nous avons sous-estimé les difficultés liées à la production de masse. Nous avons été trop optimistes, et sans doute trop confiants sur la livraison en temps voulu des doses commandées", a reconnu une nouvelle fois la chef de l'exécutif européen.
Feu vert des eurodéputés au plan de relance
Les eurodéputés ont approuvé mercredi le fonds de relance massif destiné à aider les pays de l'UE face à la crise du coronavirus, mais le déblocage des 672,5 milliards d'euros ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois.
Cette "facilité pour la reprise et la résilience" sous forme de subventions (312,5 milliards) et de prêts (360 milliards) pour les Etats membres, a obtenu le feu vert du Parlement européen, par 582 voix pour, 40 contre et 69 abstentions. Il s'agit du principal pilier du plan de relance "Next Generation EU", qui dispose d'un budget total de 750 milliards d'euros, approuvé par les 27 en sommet l'an dernier.
FRANCE - Le virus aurait circulé dès novembre 2019
Le coronavirus responsable du Covid-19 pourrait avoir circulé en France dès novembre 2019, avant même sa détection officielle en Chine en décembre, selon une étude qui ne permet toutefois pas d'apporter de réponse catégorique.
Ces résultats "suggèrent une circulation du SARS-CoV-2 en Europe plus précoce que ce qui a été rapporté", écrivent les auteurs de ces travaux, publiés le 6 février dans la revue European Journal of Epidemiology.
Ces derniers mois, des chercheurs de différents pays ont assuré que des cas étaient passés inaperçus bien avant décembre 2019, sans pouvoir en apporter de preuve définitive. Ce genre de travaux se base essentiellement sur des analyses d'eaux usées ou des tests a posteriori d'échantillons sanguins. C'est cette dernière méthode qui a été utilisée par les chercheurs français.
ALLEMAGNE – Les restrictions prolongées jusqu'au 7 mars
L'Allemagne va prolonger jusqu'au 7 mars les restrictions en place pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19. Elle va toutefois permettre aux régions d'ouvrir leurs écoles si les conditions sanitaires locales le permettent, a indiqué mercredi Angela Merkel.
Commerces non alimentaires, restaurants, cafés, musées ou encore équipements sportifs resteront fermés "compte tenu de l'incertitude concernant la propagation des variants du virus", a expliqué la chancelière, précisant que les salons de coiffure pourront ouvrir le 1er mars.
L'Allemagne a également durci mercredi ses recommandations concernant les déplacements en Chine , avertissant que même les personnes rétablies du Covid-19 risquaient d'y être désormais placées à l'isolement pendant des semaines et soumis à des "tests médicaux invasifs".
ROYAUME-UNI – Mesures durcies pour les voyageurs
Des amendes de 12'000 francs et jusqu'à 10 ans de prison: telles sont les peines que Londres a brandies mardi et promis d'infliger à tout voyageur de retour au pays qui violerait ses nouvelles mesures de lutte anti-Covid. Objectifs de ces mesures et du verrouillage de plus en plus serré du pays: bloquer l'importation de nouveaux variants du virus.
Le Royaume-Uni a déjà fortement restreint son accès à la plupart des visiteurs et interdit tout voyage non urgent à l’étranger, mais il veut se montrer encore plus dissuasif, notamment en ce qui concerne les destinations jugées à hauts risques. Une liste rouge de 33 pays a été dressée, elle comprend notamment le Brésil, l’Afrique du Sud et le Portugal. Les résidents britanniques arrivant de ces endroits seront placés 10 jours en quarantaine dans des hôtels sous surveillance. L’hébergement et 3 repas quotidiens leur coûtera 1750 livres (un peu plus de 2000 francs).
Dès lundi aussi, tous les voyageurs arrivant en Angleterre - quel que soit leur point de départ - devront se soumettre à deux tests PCR, aux deuxième et huitième jours d'une quarantaine obligatoire de dix jours.
RUSSIE – Plus de 4 millions de cas
Quelque 1,7 million de personnes ont été vaccinées contre le coronavirus en Russie, où le cap des quatre millions d'infections a été franchi mercredi, selon les autorités qui ont récemment admis que l'épidémie était plus meurtrière qu'annoncée. "Plus de 1,7 million de personnes ont reçu les deux doses" du vaccin russe Spoutnik V, a déclaré, cité par les agences de presse russe, le chercheur Denis Logounov de l'institut Gamaleïa, qui a conçu le vaccin.
C'est la première fois qu'un responsable russe détaille le nombre de vaccinations effectives depuis le lancement de la campagne en décembre. Cela représente un peu plus de 1% de la population du pays. Environ 500.000 autres personnes ont en outre reçu la première dose de Spoutnik V, selon la même source.
ESTONIE – Le pays teste des passeports pour le monde entier
Un code QR pourrait-il ouvrir la porte du monde? Telle est la question posée en Estonie qui mène, avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des efforts visant à développer des passeports vaccinaux numériques, reconnus mondialement.
L'Estonie dispose déjà de son propre système de dossiers de santé électroniques contenant l'information sur les vaccins, mais la plupart des pays du monde n'en ont pas et il n'existe pas de méthodes de reconnaissance mutuelle de ce genre de documents nationaux.
Le projet est l'une des nombreuses initiatives de passeport vaccinal numérique lancées à travers le monde, qui soulèvent toutes des questions urgentes sur le respect de la vie privée et des droits de l'Homme. L'OMS fait aussi preuve de prudence et ne recommande pas pour le moment les passeports de vaccination pour les voyages, ne les considérant pas comme une garantie suffisante de protection contre la transmission.
JAPON – Début de la vaccination malgré une pénurie de seringues
Le Japon commencera les vaccinations contre le Covid-19 la semaine prochaine, a déclaré mercredi son Premier ministre, mais les autorités travaillent d'arrache-pied pour se procurer des seringues adaptées afin de ne pas gaspiller les doses.
Le Japon a conclu des accords avec trois grandes entreprises pharmaceutiques pour acheter suffisamment de doses pour sa population de près de 126 millions d'habitants. Mais il n'a toujours pas annoncé de plan détaillé pour la campagne de vaccination, moins de six mois avant le début des Jeux olympiques de Tokyo, reporté d'un an en 2020 à cause de la pandémie.
AFRIQUE DU SUD – Le vaccin de Johnson & Johnson choisi
Dimanche, Pretoria avait suspendu le programme de vaccination qui devait débuter cette semaine avec les doses du britannique AstraZeneca/Oxford, après une étude révélant notamment une efficacité "limitée" contre le nouveau variant sud-africain baptisé 501Y.V2.
Mercredi, le ministre de la Santé a annoncé qu'au vu des "résultats des études d'efficacité, (le gouvernement) poursuivra la première phase de vaccination prévue en utilisant les vaccins Johnson & Johnson au lieu du vaccin AstraZeneca".
Le gouvernement du pays africain le plus durement frappé par le coronavirus s'est fixé pour objectif de vacciner 40 millions de personnes, soit 67% de sa population, d'ici la fin de l'année. Dans ce but, il avait reçu le 1er février un million de doses du vaccin AstraZeneca, qui doivent en théorie arriver à expiration fin avril, et 500'000 autres étaient attendues dans le courant du mois.
Le ministre a assuré que ces doses ne seraient pas gâchées. "Nos scientifiques vont continuer à délibérer sur leur utilisation" dans le pays, a-t-il avancé, rappelant la possibilité de l'administrer à plusieurs milliers de Sud-Africains pour évaluer s'il empêche les formes graves de la maladie liées au variant 501Y.V2.
Parmi les options étudiées après l'abandon de ce vaccin, le gouvernement envisage de vendre ou d'échanger ses lots avec des pays touchés par la souche originelle de coronavirus. En fonction des avis des scientifique, "les vaccins seront échangés avant la date d'expiration", a déclaré Zweli Mkhize, en assurant qu'"il y a déjà des pays qui (nous) demandent de le leur vendre".
AUSTRALIE – Renforcement envisagé
Face aux nouveaux variants du coronavirus, l'Australie et la Nouvelle-Zélande envisagent de renforcer leur politique de quarantaine de quatorze jours des voyageurs arrivant de l'étranger, qui n'empêche pas des contaminations. Les autorités de l'Etat de Victoria ont appelé mercredi à des mesures plus strictes en raison des variants britannique, brésilien et sud-africain.
"Ces souches très infectieuses s'avèrent très difficiles à contenir", a affirmé le Premier ministre de l'Etat de Victoria, Dan Andrews, en annonçant la fermeture d'un hôtel de Melbourne, accueillant des personnes en quarantaine, après l'apparition de cas de Covid-19.
CHILI – Plus d'un million de personnes vaccinées
Le Chili a dépassé mardi le million de personnes vaccinées contre le Covid-19, six jours après le début du processus de vaccination de masse chez les personnes âgées, a rapporté le ministère de la santé. Le personnel médical est déjà vacciné depuis décembre.
Le pays a vacciné un total de 1'025'580 personnes, dont 376'519 ont plus de 78 ans. Pour ce faire, le Chili a acquis quatre millions de doses auprès du laboratoire chinois Sinovac, selon la même source. L'objectif du gouvernement est de vacciner cinq millions de personnes d'ici à la fin mars et d'atteindre 15 des 18 millions d'habitants du pays d'ici à juillet.
PEROU – La vaccination a démarré
Le Pérou a lancé mardi sa campagne de vaccination contre le Covid-19 avec le vaccin mis au point par le laboratoire chinois Sinopharm. La campagne de vaccination péruvienne a débuté dans les hôpitaux de Lima, où plusieurs centaines de médecins, d'infirmières et de personnel de santé ont reçu la première dose du vaccin.
"Nous avons établi un calendrier de cinq jours" pour vacciner tout le personnel, a expliqué le directeur de l'hôpital San Bartolomé, Carlos Santillán, après avoir reçu la première dose.
RTSinfo et les agences
Le vaccin d'AstraZeneca aussi pour les plus de 65 ans, recommande l'OMS
Le vaccin contre le Covid-19 développé par AstraZeneca peut être administré aux plus de 65 ans, a indiqué mercredi le comité d'experts sur les vaccins de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans ses recommandations très attendues sur ce vaccin, le Groupe stratégique consultatif d'experts de l'OMS sur la vaccination (SAGE) recommande également son utilisation "même si des variants sont présents dans un pays".
>> Lire en plus : Le vaccin d'AstraZeneca aussi pour les plus de 65 ans, recommande l'OMS
L'origine du coronavirus demeure un mystère
La mission scientifique internationale dépêchée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine pour enquêter sur l origine du SARS-Cov-2 a livré ses premières conclusions mardi, depuis Wuhan. Les investigateurs continuent de privilégier la piste d'un hôte intermédiaire entre l'homme et la chauve-souris. On a évoqué un temps le pangolin, puis la civette ou le vison. Mais à ce jour, le mystère demeure.
Il est d'ailleurs possible que l'on ne parvienne tout simplement pas à identifier ce fameux hôte intermédiaire, faute d'investigations ciblées de la part des autorités chinoises. C'est en tout cas la conviction de Meriadeg Le Gouil, chercheur à l'Université de Caen, qui supervise un programme qui traque les origines du Covid.
Comprendre la pression que l'homme exerce sur la faune sauvage jusqu'à fragiliser la barrière des espèces: c'est l'objectif des experts de l'OMS, qui promettent d'édicter une série de recommandations pour poursuivre des investigations et prévenir ainsi l’émergence de futures maladies d'origine animale.