La parole est à l'accusation: neuf élus démocrates de la Chambre des représentants disposent de seize heures maximum, sur deux jours, pour dérouler leurs arguments, à l'aide de vidéos choc.
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Même s'ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable, un seuil élevé fixé par la Constitution, ces "procureurs" entendent au moins marquer l'opinion lors des audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
Arguments des "procureurs"
Les preuves "vont démontrer que Donald Trump a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé le chef des "procureurs", l'élu Jamie Raskin, en ouverture.
La foule de manifestants pro-Trump "a été envoyée ici par le président", a-t-il ajouté, dans le même hémicycle où avaient fait irruption les partisans du milliardaire républicain, fouillant dans les bureaux quelques instants seulement après l'évacuation en urgence du vice-président Mike Pence et des sénateurs.
"Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre Constitution et notre peuple, et la pire violation du serment présidentiel de l'histoire des Etats-Unis", a accusé Jamie Raskin. C'est pourquoi "il doit être condamné par le Sénat américain".
S'il était reconnu coupable, les démocrates organiseraient en effet dans la foulée un autre vote pour le condamner à l'inéligibilité.
"Grand mensonge"
"Le grand mensonge": c'est ainsi que les démocrates ont décrit mercredi la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle, entretenue par le 45e président américain en affirmant, sans preuve, qu'il avait battu Joe Biden le 3 novembre.
Reclus dans sa luxueuse résidence en Floride, Donald Trump ne viendra pas témoigner. Privé de son compte Twitter (lire encadré), il se fait étonnamment discret, peut-être pour ménager un possible retour en 2024, idée qu'il a caressée.
Ce procès, une "instrumentalisation politique", va "déchirer" les Etats-Unis, a mis en garde mardi un avocat du 45e président des Etats-Unis, David Schoen. Car "de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est: une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique".
Fort du soutien encore solide de nombreux républicains, le milliardaire a de très grandes chances d'être acquitté, peut-être dès le début de la semaine prochaine. Ses avocats disposeront aussi de seize heures pour sa défense.
afp/vajo
Twitter ne laissera pas revenir Donald Trump sur le réseau social
Twitter, qui a décidé de bannir l'ancien président Donald Trump de sa plateforme pour incitations répétées à la violence, ne le laissera pas revenir même s'il devait être de nouveau candidat à la Maison Blanche, a indiqué mercredi le directeur financier de l'entreprise.
"Selon nos règles, quand vous êtes évincés de la plateforme, vous êtes évincés de la plateforme, que vous soyez un commentateur, un directeur financier, ou un ancien ou actuel responsable politique", a déclaré mercredi Ned Segal sur la chaîne d'informations financières CNBC.
Donald Trump "a été banni quand il était président. On ne fait pas de différences pour les responsables politiques qu'ils soient encore en service ou non", a ajouté Ned Segal.
L'éviction de Donald Trump, dont le compte était suivi par 88 millions d'abonnés, n'a pas été du goût de ses fans, ni de certains défenseurs des libertés en ligne, qui y ont vu le signe d'un pouvoir démesuré des plateformes.
Cela n'a pas empêché Twitter de voir le nombre d'utilisateurs dits "monétisables" augmenter plus qu'habituellement en janvier.