Lors d'un vote en ligne réservé à environ 120'000 militants, 59,3% des votants se sont prononcés en faveur d'un soutien au gouvernement Draghi.
L'inconnue sur la position du M5S était le dernier obstacle à la naissance du gouvernement de l'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), qui pourrait être annoncée dès vendredi.
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Mario Draghi se retrouve désormais à la tête d'un attelage hétéroclite rassemblant quasiment tous les partis représentés au Parlement, du Parti démocrate (centre-gauche) à la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini en passant par le parti Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi et bien sûr le M5S.
"Dans des situations de crise, comme celle que traverse l'Italie, on recherche souvent l'homme providentiel", explique Marc Lazar, spécialiste de l’Italie et directeur du centre d’Histoire de Sciences Po Paris, vendredi dans La Matinale. "C'est le cas de Mario Draghi aujourd'hui, qui a de nombreuses cartes en main - ex-gouverneur de la BCE, il ne relève pas directement de la classe politique italienne, et bénéficie pour l'instant d'un grand soutien de l'opinion publique", détaille le spécialiste, en estimant néanmoins que la tâche qui l'attend va s'avérer "très difficile" pour Mario Draghi.
Divisé face au soutien à ce dernier, le M5S pourrait connaître un scission et être affaibli, observe encore Marc Lazar. Quant à la Ligue de Matteo Salvini, sa volte-face pro-européenne s'explique par des pressions de la part de la frange historique du parti - des entrepreneurs et industriels réunis sous la bannière de la Ligue du Nord - pour qui il est impensable de passer à côté des deniers de l'UE pour le financement du plan de relance italien. Matteo Salvini a pris compte de ces exigences, quitte à se mettre à dos une partie de l'électoral populiste de la Ligue, note-t-il.
Confiance demandée la semaine prochaine
Selon les observateurs, Mario Draghi pourrait dévoiler son gouvernement et prêter serment d'ici la fin du week-end, puis demander la confiance au Parlement en début de semaine.
En tête de ses priorités figurent notamment l'accélération de la campagne vaccinale et la mise en place du plan de relance financé par les quelque 200 milliards d'euros octroyés à Rome dans le cadre du dispositif de l'Union européenne. L'Italie, plongée dans sa pire récession depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, doit présenter son plan à Bruxelles d'ici fin avril.
ats/afp/lan