Mario Draghi a pris les rênes de l'Italie après s'être assuré une large majorité parlementaire. Le politicien de 73 ans succède à Giuseppe Conte, contraint à la démission après l'éclatement de sa coalition. Il prêtera serment samedi puis demandera la confiance du Parlement en début de semaine.
Le nouvel homme fort de l'Italie a présenté au président de la République son gouvernement qui doit sortir le pays de la crise politique doublée de la pandémie de Covid-19.
Technocrate et politiciens
La composition du cabinet de Mario Draghi illustre sa volonté de mélanger "technocrates" et "politiques" au sein d'un gouvernement élargi soutenu par un large spectre, du centre gauche à la droite dure.
Côté politique, Luigi di Maio, chef de file du Mouvement 5 Etoiles, conserve le portefeuille des Affaires étrangères, tandis que Giancarlo Giorgetti, haut responsable de la Ligue, est nommé à l'Industrie, et qu'Andrea Orlando, du Parti démocrate, récupère le ministère du Travail.
Côté "techniciens", Luciana Lamorgese reste à la tête du ministère de l'Intérieur, Daniele Franco, numéro deux de la Banque d'Italie, hérite du ministère de l'Economie et Roberto Cingolani, un physicien spécialiste de l'intelligence artificielle, est désigné à la tête d'un nouveau ministère de la Transition écologique.
"Super Mario"
Désormais chargé de sauver l'Italie, Mario Draghi a déjà été crédité d'avoir sauvé la zone euro en 2012 en pleine crise de la dette. Celui qui est surnommé "Super Mario" a pour leitmotiv de "ne jamais abandonner", avait-il confié à la presse peu avant de passer la main à Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne en octobre 2019, à l'issue d'un mandat agité, marqué par des tempêtes boursières et des tiraillements au sein de l'institution.
Pour Benoît Coeuré, ancien membre du directoire de la BCE, Mario Draghi "a un sens profond du service public et du devoir". Il a montré à l'égard des politiques "de la conviction mais jamais de l'arrogance", ajoute-t-il.
En huit années, sous la houlette de Mario Draghi, la BCE a pris des mesures encore inimaginables aux débuts de l'euro il y a 20 ans : baisse des taux jusqu'en territoire négatif, injections de liquidités via des achats massifs d'actifs sur les marchés et des prêts géants aux banques.
agences/gma