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Un avocat britannique élu à la tête de la Cour pénale internationale

L'avocat britannique Karim Khan lors d'une audience de la CPI en 2013. [Reuters - Michael Kooren]
Un avocat britannique élu à la tête de la Cour pénale internationale / Le Journal horaire / 36 sec. / le 13 février 2021
Spécialiste des droits humains, l'avocat britannique Karim Khan a été désigné vendredi comme nouveau procureur de la Cour pénale internationale. Il a fréquemment défendu, par le passé, des personnalités poursuivies par l'institution.

Malgré plusieurs tentatives ces dernières semaines, les Etats membres de la CPI n'étaient pas parvenus à un consensus pour cette nomination et ont dû recourir à un vote.

Karim Khan a été élu au deuxième tour de scrutin, remportant 72 voix sur les 122 exprimées par les Etats membres de l'institution. Il a été choisi face à trois autres candidats masculins européens – un Irlandais, un Espagnol et un Italien.

Spécialiste des droits humains, cet avocat a récemment dirigé une enquête spéciale de l'ONU sur les crimes du groupe Etat islamique. Lors de cette enquête, il avait appelé à des procès semblables à celui qu'ont connu les dirigeants nazis à Nuremberg.

Avocat de l'un des fils Kadhafi

Karim Khan a également été avocat de la défense dans de nombreuses affaires de la CPI, y compris pour l'un des fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam. Il a d'abord fait ses armes en droit international à l'ancien Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, où il a été conseiller juridique au bureau du procureur. Il est ensuite passé à la défense et a représenté le vice-président kényan William Ruto devant la CPI.

Une procureure sortante critiquée

Le Britannique de 50 ans succède à la Gambienne Fatou Bensouda, qui a mené des enquêtes controversées, notamment sur le conflit israélo-palestinien ou encore l'Afghanistan.

Karim Khan prendra ses fonctions le 16 juin à La Haye aux Pays-Bas, pour un mandat de neuf ans. Il devient le troisième procureur de la Cour créée en 2002 et dont la légitimité est en permanence remise en cause.

Sanctions américaines

L'administration du nouveau président démocrate américain Joe Biden n'a pas encore dit si elle comptait abandonner les sanctions à l'égard de Fatou Bensouda, prises par l'administration Trump. La Gambienne présente un bilan mitigé, même si, selon des spécialistes, elle a élargi la portée de la CPI.

L'institution est la seule cour permanente au monde pour les crimes de guerre. Elle a souvent été critiquée pour avoir essentiellement pris en charge des affaires de pays africains.

afp/oang

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