Cinquante-sept sénateurs, dont sept républicains, ont voté pour un verdict de culpabilité alors que 43 ont voté contre. La majorité des deux tiers (67 voix sur 100) nécessaire à la condamnation n'a donc pas été atteinte.
Dans leur réquisitoire, les élus démocrates en charge de l'accusation avaient tenté de démontrer entre mercredi et jeudi que Donald Trump avait "abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", selon les propos de leur chef Jamie Raskin.
La foule de manifestants pro-Trump "a été envoyée ici par le président", avait-il ajouté, dans le même hémicycle où avaient fait irruption les partisans du milliardaire républicain, fouillant dans les bureaux quelques instants seulement après l'évacuation en urgence du vice-président Mike Pence et des sénateurs.
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"Vengeance politique injuste"
De son côté, la défense de Donald Trump avait plaidé vendredi l'acquittement de l'ancien président américain. L'article de mise en accusation adopté par les démocrates contre Donald Trump pour "incitation à l'insurrection", en lien avec l'assaut du Capitole par ses partisans, est une "vengeance politique injuste et de façon flagrante inconstitutionnelle", avait assuré l'avocat Michael T. Van der Veen dans sa plaidoirie.
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Premier président des Etats-Unis à être visé par deux procédures dites "d'impeachment", il avait déjà été acquitté au terme d'un premier procès il y a un an, qui portait sur les pressions présumées exercées sur l'Ukraine afin que Kiev ouvre une enquête sur Joe Biden et son fils, Hunter Biden. A l'époque, et alors que le Sénat était contrôlé par les républicains, un seul élu du Grand Old Party, Mitt Romney, avait voté en faveur de la culpabilité du président.
Responsable, mais pas destitué
Samedi soir, juste après avoir voté en faveur de l'acquittement, le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell a néanmoins accusé Donald Trump d'être bel et bien responsable de l'assaut meurtrier du Capitole.
"Il n'y a aucun doute que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d'avoir provoqué les événements de cette journée" du 6 janvier, a déclaré l'influent sénateur. Les émeutiers ont agi ainsi "car l'homme le plus puissant de la planète les avait nourris de mensonges" en refusant sa défaite lors de la présidentielle du 3 novembre. "Mais nous n'avons pas le pouvoir de destituer un ancien président, qui est aujourd'hui une personne privée", a-t-il poursuivi.
Dans un sondage Reuters/Ipsos publié samedi avant l'issue du procès, 71% des Américains, dont près de la moitié se déclarant républicains, jugent eux aussi que Donald Trump est au moins partiellement responsable de l'assaut contre le Capitole. Mais seule la moitié d'entre eux pensent qu'il devait être condamné pour incitation à l'insurrection.
Agences/oang/vic
"La démocratie est fragile", rappelle Joe Biden
L'actuel président Joe Biden a déclaré samedi que, malgré l'acquittement de Donald Trump lors de son procès en destitution, "le fond de l'accusation" n'était pas contesté.
"Ce triste chapitre de notre histoire nous a rappelé que la démocratie est fragile. Qu'elle doit toujours être défendue. Que nous devons toujours rester vigilants", a poursuivi Joe Biden, rappelant le devoir qu'a chaque Américain de défendre la vérité.
Donald Trump salue "la fin d'une chasse aux sorcières"
Donald Trump a immédiatement réagi en saluant "la fin d'une chasse aux sorcières" et en promettant de "continuer" à défendre "la grandeur de l'Amérique".
"Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer", a-t-il écrit dans un communiqué, se posant une nouvelle fois en victime d'une "chasse aux sorcières".
"Dans les mois à venir, j'aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure pour la grandeur de l'Amérique", a-t-il ajouté.