Le mouvement Vetevendosje d'Albin Kurti a obtenu 48% des suffrages, d'après la commission électorale centrale et sur la base du décompte de près de 80% des voix. Le PDK, fondé par d'anciens commandants rebelles, a recueilli environ 17% des voix et la LDK de centre-droit 13%.
Ces élections anticipées, les cinquièmes depuis la proclamation d'indépendance de l'ancienne province serbe en 2008, étaient organisées alors que la pandémie du coronavirus s'aggrave.
L'épidémie a également exacerbé les maux économiques et sociaux du territoire d'1,8 million d'habitants où le salaire moyen est de 500 euros environ et où les jeunes, confrontés à un taux de chômage de 50%, cherchent massivement leur salut dans l'émigration en Suisse ou en Allemagne.
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La soif de changement est incarnée pour beaucoup par Vetevendosje (VV) ou "autodétermination", le mouvement réformiste de gauche d'Albin Kurti parti en guerre contre la corruption.
Alliance avec les partis des minorités?
Les partisans d'Albin Kurti accusent les ex-guérilleros de captation des ressources de l'Etat et d'avoir gâché les premières années d'indépendance du territoire peuplé à majorité d'Albanais.
Vetevendosje avait fini en tête aux deux dernières législatives mais avait été évincé par des coalitions conclues par d'autres. En 2020, le gouvernement d'Albin Kurti, tribun redoutable qui a passé deux ans dans les geôles de Slobodan Milosevic, avait tenu une cinquantaine de jours avant d'être renversé.
Cette fois, il peut espérer constituer une majorité de gouvernement s'il s'allie avec les partis représentant les minorités, qui disposent de 20 sièges sur 120 au Parlement.
afp/asch
Albin Kurti, figure controversée
Tous ne soutiennent pas la totalité du programme d'un mouvement connu autrefois pour ses manifestations violentes et sa rhétorique anti-occidentale, relèvent les analystes. Albin Kurti est accusé par ses adversaires de visées "dictatoriales" et de représenter une menace pour la relation privilégiée entre le Kosovo et les Etats-Unis.
Albin Kurti a été interdit par les autorités de se présenter personnellement en raison d'une condamnation pour avoir jeté des gaz lacrymogènes à l'Assemblée. Mais cela ne l'empêcherait pas de former un gouvernement en cas de succès.
Albin Kurti, tenant de la ligne dure face à Belgrade, aurait dans ce cas à poursuivre un difficile dialogue avec la Serbie, qui refuse toujours de reconnaître l'indépendance de son ancienne province. Plus de 20 ans après la guerre, cette question non résolue est source de tensions dans la région et un obstacle aux rêves d'Union européenne de Belgrade comme de Pristina.