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Uribe reconnaît l'utilisation du logo du CICR

Le président Uribe, ici avec l'ex-otage des FARC Ingrid Betancourt.
Uribe ( à droite) s'est servi du CICR pour libérer Ingrid Bétancourt.
Le président colombien Alvaro Uribe a reconnu mercredi que son armée avait utilisé l'emblème du CICR le 2 juillet lors de l'opération de libération de 15 otages des Farc, dont Ingrid Betancourt.

Le chef de l'Etat colombien a
précisé lors d'une cérémonie publique qu'un officier de l'armée
colombienne qui participait à l'opération aérienne, portait une
veste sur laquelle se trouvait l'emblème de l'organisation
internationale. Il était «nerveux» et n'a par respecté les ordres
donnés, a précisé Alvaro Uribe.

Le nom de cet officier qui, selon le président, «n'a à aucun
moment voulu se substituer aux organisations humanitaires», «ne
sera pas rendu public pour sa propre sécurité et pour ne pas nuire
à sa carrière», a ajouté Alvaro Uribe.

Excuses

Alvaro Uribe a ensuite annoncé avoir «présenté mercredi matin
ses excuses» au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Le
respect de l'emblème est crucial pour que le CICR puisse apporter
son aide aux personnes touchées par des conflits en Colombie ou
ailleurs», a déclaré le porte-parole de l'institution humanitaire,
Florian Westphal, interrogé à Genève à la suite de la déclaration
du président colombien.



M. Westphal a jugé «très important» que la Colombie ait reconnu
avoir abusivement utilisé l'emblème de la Croix-Rouge et que Alvaro
Uribe ait «admis l'erreur qui était faite». «L'emblème du CICR doit
être respecté en toutes circonstances et ne peut être utilisé de
manière abusive», a indiqué le CICR à Bogota dans un
communiqué.



Présenter un militaire comme un membre de la Croix-Rouge va à
l'encontre des Conventions de Genève et pourrait mettre en danger
le personnel humanitaire lorsqu'il se trouve dans des zones de
guerre. Le communiqué du CICR ne précise pas si des mesures
seraient prises pour dénoncer cette grave infraction aux règles
internationales.

Enquête de la Colombie prévue

Avant la déclaration d'Alvaro Uribe, le vice-président Francisco
Santos avait indiqué que le gouvernement colombien allait enquêter
sur cette affaire. «Le gouvernement entretient une relation de
confidentialité avec le CICR, un travail, une confiance qui s'est
bâtie au fil de nombreuses années», a souligné F.Santos en ajoutant
qu'il ne croyait «absolument pas» à l'»usurpation d'un emblème
aussi important» par l'armée.



Quelques heures après l'opération, le commandant de l'armée, le
général Mario Montoya, avait publiquement nié en présence d'Alvaro
Uribe un tel recours. Le procureur général de la Nation, Mario
Iguaran, interrogé par la chaîne de télévision privée Caracol, a
estimé que le délit de «perfidie» ne pouvait pas s'appliquer au cas
suivant car, a-t-il dit, «l'objectif de l'opération militaire était
de libérer des otages et non d'attaquer ou de nuire à
l'adversaire».



ats/tac

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Pas la première fois, selon les Farc

Peu avant la déclaration publique d'Alvaro Uribe, l'avocat de deux guérilleros des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), capturés pendant l'opération, avait indiqué que ses clients avaient été floués notamment par la vue de cet emblème.

Selon l'avocat, l'armée a déjà «à de nombreuses reprises simulé la présence de délégués du CICR» et aux dires de ses clients, «le 2 juillet, 3 à 4 personnes ont utilisé l'emblème du CICR».

Concert pour les otages

Un "Concert pour la liberté" se déroulera dimanche 20 juillet sur l'Esplanade du Trocadéro à Paris entre 14 et 19h, pour coïncider avec la marche pour les otages des FARC qui aura lieu à Bogota en ce jour de Fête nationale en Colombie, ont annoncé mercredi Ingrid Betancourt et Bertrand Delanoë.

Pour l'heure, seuls les noms de la star colombienne Juanes, de l'acteur et chanteur espagnol Miguel Bosé, ainsi que le jeune français Renan Luce ou Michel Delpech sont confirmés. Mais c'est au total "une centaine d'artistes de tous bords, tous des défenseurs de la cause des otages des FARC", qui devrait se produire sur scène.