Le projet de loi "confortant le respect des principes de la République" a été voté dans un hémicycle bien rempli, par 347 voix pour, 151 voix contre et 65 abstentions. Il sera examiné par le Sénat à partir du 30 mars.
Dans un pays traumatisé par une succession d'attentats djihadistes, depuis le carnage en janvier 2015 au sein de la rédaction du magazine satirique Charlie Hebdo jusqu'à la récente décapitation en octobre d'un professeur, Samuel Paty, le projet de loi, voulu par Emmanuel Macron, crée un délit de séparatisme.
La loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat touchée
Le texte contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, l'encadrement de l'instruction en famille - disposition finalement la plus discutée -, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité, la polygamie ou les mariages forcés.
Riche de quelque 70 articles, le projet a donné lieu à 80 heures de débats en séance et l'adoption de 144 amendements.
Il touche à plusieurs libertés fondamentales, comme celles organisant l'enseignement ou les associations, et retouche la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, fondement de la laïcité française.
Place de l'islam, un sujet sensible
La place et l'organisation de l'islam constituent un sujet de crispation pour la société française, régulièrement alimenté par des cas concrets comme le port du voile intégral, les créneaux réservés aux femmes dans certaines piscines ou la remise en cause de certains programmes scolaires.
Dans le même temps, le nombre d'habitants de confession ou de tradition musulmane sur le territoire métropolitain a très fortement augmenté depuis l'après-guerre, pour atteindre près de 9% de la population.
afp/lan