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L'envoyé de l'ONU pour la Birmanie se déclare "terrifié" par la situation

La mobilisation ne faiblit pas en Birmanie. [AP]
L'ONU est "terrifiée" par la situation en Birmanie. / La Matinale / 21 sec. / le 17 février 2021
Le rapporteur spécial de l'ONU pour la Birmanie a lancé une mise en garde, se déclarant "terrifié" par le risque d'escalade de la violence, trois semaines après le coup d'Etat militaire. Les manifestations se poursuivent mercredi.

L'envoyé des Nations unies, Tom Andrews, a tiré la sonnette d'alarme. Dans sa déclaration, Tom Andrews a indiqué avoir "reçu des informations selon lesquelles des soldats avaient été envoyés depuis des régions périphériques vers Rangoun", la capitale économique du pays, où se massent les manifestants. "Dans le passé, de tels mouvements de troupes ont précédé des meurtres, des disparitions et des détentions à grande échelle", a-t-il dit.

La mobilisation anti-junte se poursuit mercredi avec des foules importantes dans les rues malgré la crainte d'une escalade des violences. Des dizaines de milliers de contestataires se sont rassemblés dans le centre-ville de la capitale économique, répondant à l'appel à manifester en masse pour exhorter la junte à rendre le pouvoir et demander la libération d'Aung San Suu Kyi.

Axes bloqués

Pour tenter d'empêcher les forces de sécurité de se déployer, des contestataires ont bloqué plusieurs axes avec des voitures et des poids lourds, prétendant qu'ils étaient tombés en panne.

A Naypyidaw, la capitale administrative où est assignée à résidence Aung San Suu Kyi, des fonctionnaires, agriculteurs et des jeunes défilaient en nombre aux cris de: "Aidez-nous à sauver la Birmanie".

Durcissement par les militaires

Interdiction des rassemblements, coupures Internet, interpellations nocturnes, renforcement de l'arsenal législatif: les militaires n'ont cessé de durcir le ton depuis leur coup d'Etat du 1er février qui a mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans.

Plusieurs manifestations ont déjà donné lieu à de fortes tensions ces derniers jours. Les forces de l'ordre ont tiré à plusieurs reprises, des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc ou avec des lance-pierres, faisant plusieurs blessés.

Malgré cela, les appels à la désobéissance civile se poursuivent avec des médecins, enseignants, contrôleurs aériens, cheminots en grève contre le putsch. Ces grévistes sont particulièrement ciblés lors des arrestations.

afp/jpr

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