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Le Premier ministre géorgien refuse l'arrestation d'un opposant et s'en va

Le Premier ministre géorgien démissionnaire Guiorgui Gakharia (ici en mars 2020). [EPA/Keystone - Zurab Kurtsikidze]
Le Premier ministre géorgien refuse l'arrestation d'un opposant et s'en va / Le Journal horaire / 14 sec. / le 18 février 2021
Le chef du gouvernement géorgien a démissionné jeudi pour protester contre la détention ordonnée d'un dirigeant de l'opposition. C'est un nouveau rebondissement dans la crise politique qui secoue le pays depuis les législatives d'octobre.

"J'ai pris la décision de quitter mes fonctions", a déclaré Guiorgui Gakharia lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision, estimant que cette décision judiciaire constitue un "risque pour la santé et la vie de nos concitoyens" et "crée la possibilité d'une escalade politique dans le pays".

Accusé de "violences de masse"

L'opposant en question, Nika Melia, est le dirigeant du Mouvement national unifié (MNU), parti fondé par l'ex-président en exil Mikheïl Saakachvili. Il est accusé par la justice d'avoir organisé des "violences de masse" lors des manifestations d'envergure qui avaient secoué le pays en 2019.

Un tribunal a ordonné mercredi son placement en détention provisoire et il encourt neuf ans de prison.

Ses partisans dénoncent pour leur part des poursuites politiques et ont averti qu'ils allaient résister à toute tentative de la police de l'arrêter. Nika Melia se trouve au siège du parti à Tbilissi, où les dirigeants de la quasi-totalité des formations d'opposition se sont réunis dès mercredi pour le soutenir.

Echec d'une tentative d'arrestation

Selon les médias locaux, les forces de l'ordre ont tenté d'arrêter l'opposant jeudi matin mais n'ont pas réussi à pénétrer dans le bâtiment. Le ministère de l'Intérieur a appelé ses partisans à "ne pas interférer" avec la police.

Le ministère a ensuite annoncé dans un communiqué avoir "temporairement reporté" l'arrestation de Nika Melia suite à la démission du Premier ministre.

afp/oang

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Boycott des sessions parlementaires

L'emprisonnement de Nika Melia risquerait d'aggraver la crise politique secouant la Géorgie depuis les élections législatives d'octobre, entachées de fraudes selon l'opposition qui boycotte depuis les sessions parlementaires.

Ces législatives ont été remportées de justesse par le parti du Rêve géorgien fondé par l'ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili, homme le plus riche du pays, qui a assuré en janvier vouloir quitter la politique.

Mais ses adversaires y ont vu une ruse pour continuer à tirer les ficelles de ce pays du Caucase depuis les coulisses