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Le puissant boss mafieux Raffaele Cutolo s'en est allé avec ses secrets

Raffaele Cutolo a passé pratiquement totue sa vie d'adulte en prison. [Jovane/Farabola/Leemage/AFP]
Le puissant boss mafieux Raffaele Cutolo s'en est allé avec ses secrets / Le Journal horaire / 31 sec. / le 18 février 2021
Emprisonné depuis plus de 57 ans, le chef mafieux Raffaele Cutolo est décédé mercredi à l'âge de 79 ans. Il avait été le protagoniste de l'une des périodes les plus sanguinaires de la mafia napolitaine.

Raffaele Cutolo est décédé d'une septicémie à l'hôpital de Parme (nord), selon la presse italienne. Il n'a jamais montré de signes de remords ou collaboré avec la justice sur le rôle de l'organisation qu'il avait fondée, la Nuova Camorra Organizzata (Nouvelle Camorra Organisée), et qui avait autorité sur tous les autres clans napolitains.

Né en 1941 dans la région de Naples, il avait été condamné une première fois à la prison à perpétuité en 1963, à 22 ans, pour le meurtre d'un homme qui avait offensé sa soeur. Son charisme et ses talents de poète lui avaient valu dès cette époque le surnom de "professeur" chez ses codétenus.

Une moyenne de 300 meurtres par an

La singularité de son organisation est qu'elle avait été fondée et gérée depuis la cellule des prisons où il a passé quasiment toute sa vie d'adulte. Son pouvoir était tel qu'il avait des rapports avec les services secrets et le monde politique.

Son règne, dans les années 70 et 80, a été marqué par des vagues de meurtres - en moyenne 300 par an. Son empire allait de la contrebande de cigarettes aux contrats avec les administrations publiques.

"Plus puissant qu'un Premier ministre"

Raffaele Cutolo a inspiré des dizaines de livres et même un film. Il a répété plusieurs fois être en possession de secrets qui auraient pu ébranler l'Etat italien, sans toutefois jamais passer à l'acte.

"Il a été un boss puissant, plus encore qu'un Premier ministre. Un pouvoir qui l'a tenu en prison toute sa vie", a commenté l'écrivain napolitain Roberto Saviano, cité par le quotidien La Stampa.

afp/oang

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