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Loi permettant de naturaliser des millions de sans-papiers débattue aux Etats-Unis

Des défenseurs des droits des immigrants et des "Dreamers" lors d'une manifestation devant la Cour suprême américaine le 27 avril 2020. [Keystone - EPA/MICHAEL REYNOLDS]
Les démocrates portent la vaste réforme Biden sur l'immigration devant le Congrès / La Matinale / 1 min. / le 19 février 2021
Les démocrates ont présenté jeudi au Congrès américain l'ambitieux projet de réforme de l'immigration soutenu par Joe Biden. Le projet ouvre la voie à la naturalisation de quelque 11 millions d'immigrants en situation irrégulière.

"Ce sont des travailleurs essentiels, tellement essentiels que notre économie ne pourrait pas fonctionner sans eux. Et pourtant ils vivent dans une peur constante" d'être découverts par les services d'immigration, a déclaré le sénateur du New Jersey Bob Menendez, l'un des coauteurs du projet de loi.

"Premier pas"

Le projet de loi prévoit d'ouvrir la voie vers la citoyenneté américaine à près de 11 millions de personnes en situation irrégulière, qui peuvent prouver qu'elles se trouvaient aux Etats-Unis le 1er janvier 2021. La réforme ouvrirait également le chemin de la naturalisation aux "Dreamers", ces quelque 700'000 jeunes adultes entrés clandestinement aux Etats-Unis pendant leur enfance.

Dans le détail, le texte prévoit un accès plus rapide à la citoyenneté, sous trois ans, pour les "Dreamers" ainsi que pour les détenteurs d'un permis de protection temporaire (TPS) octroyé aux ressortissants de pays dangereux ainsi qu'à certains employés agricoles, et sous huit ans pour tous les "autres sans-papiers qui paient leurs impôts et n'ont pas d'antécédents criminels".

Compromis difficile en vue

Les démocrates disposent d'une courte majorité à la Chambre des représentants et d'une avance encore plus infime au Sénat, avec 50 sièges contre 50 pour les républicains.

Comme le veut la Constitution, la vice-présidente Kamala Harris peut intervenir pour départager un vote en cas d'égalité au Sénat mais le projet de loi sur l'immigration aura besoin de 60 voix pour passer la barrière de la chambre haute. Un défi qui semble très ardu à ce jour, compte tenu de l'opposition des républicains mais aussi de démocrates modérés. "Nous savons que pour avancer, il faudra négocier", a reconnu le sénateur Menendez.

Ce texte n'a "aucune chance" d'être adopté, a réagi un influent élu républicain de la Chambre, Jim Jordan, car il "récompense ceux qui enfreignent la loi, inondent le marché du travail à un moment où des millions d'Américains sont au chômage, ne fait rien pour renforcer la sécurité à la frontière et encourage encore plus d'immigration illégale".

ats/cab

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