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Le site cambodgien d'Angkor menacé par un gigantesque parc d'attractions

Le temple de Bayon, l'un des édifices du site archéologique d'Angkor au Cambodge. [EPA/Keystone - Mak Remissa]
RTSreligion - Les temples d’Angkor sont menacés par la construction d’un parc aquatique / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 19 février 2021
Le complexe de temples du site archéologique d'Angkor, au Cambodge, est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Or, il est menacé par la prochaine construction d'un énorme parc aquatique à seulement 500 mètres des incomparables sanctuaires.

Angkor, c'est l'ancienne capitale de l'Empire Khmer: un ensemble de deux cents temples de grès ciselés perdus dans la jungle, datant du IXe au XVe siècle.

Ces fabuleuses constructions sont menacées par la fièvre touristique avec la construction de "Angkor Lake of Wonder", un complexe comparable à un Disneyland aquatique sur 75 hectares, soit une surface équivalant à quelque 105 terrains de foot.

Une jeune fille dans le temple de Bayon, faisant partie de l'ensemble archéologique d'Angkor, au Cambodge. [Keystone/AP photo - Eugene Hoshiko]
Une jeune fille dans le temple de Bayon, faisant partie de l'ensemble archéologique d'Angkor, au Cambodge. [Keystone/AP photo - Eugene Hoshiko]

Sur cet espace, pas moins d'une quinzaine d'attractions nautiques sont prévues, dont une rivière enchantée de 2,5 kilomètres avec barques et gondoles, un grand canal de cinq cents mètres de long, une piscine à vagues avec plage de 5000 mètres carrés, un triple toboggan aquatique, une cascade, un marché flottant chinois et un parc marin. Sans compter restaurants, boutiques et un palace de 900 chambres. Le tout à seulement 500 mètres des précieux sanctuaires.

Catastrophe écologique

Sur le plan écologique, un tel projet a un prix exorbitant. C'est l'une des sonnettes d'alarme que tirent les experts de l'UNESCO qui ont réussi à réhabiliter par exemple tout le réseau de canalisations quadrillant les rues et bâtiments de l'ancienne cité d'Angkor. Un réseau développé par les empereurs de l'époque et qui, après des siècles sans entretien, était redevenu un élément central du lieu. Mais la gigantesque construction prévue pourrait menacer cet équilibre retrouvé.

>> Lire : Le patrimoine de l'UNESCO "n'est pas un objet de promotion touristique"

Autre alerte rouge, c'est la menace d'un afflux encore plus massif de touristes qui mettrait à mal la tranquillité du site et qui serait le générateur de pollutions susceptibles de dégrader ce patrimoine au caractère sacré pour beaucoup parmi la population cambodgienne.

Soutien du gouvernement

Un tel projet pourrait à terme voir le jour car l'administration du Premier ministre cambodgien Hun Sen a donné son accord à NagaCorp, une société chinoise pour cette construction. Un marché révélé ces derniers jours dans la presse qui pourrait rapporter gros non seulement à l'entreprise mais aussi à l'Etat cambodgien, ce qui encourage malheureusement cette mise en péril du site emblématique de la période Khmer.

On peut parler d'une "colonisation économique" qui pourrait avoir pour effet pervers le désengagement de l'UNESCO à Angkor.

Gabrielle Desarzens/sjaq

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