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Obama dans le chaudron proche-oriental

Barack Obama doit encore convaincre sur la scène internationale.
Barack Obama doit encore convaincre sur la scène internationale.
Le candidat démocrate à la Maison Blanche, Barack Obama, a promis mercredi, dès le début d'une visite délicate dans le chaudron proche-oriental, de resserrer encore les liens entre les Etats-Unis et Israël s'il était élu en novembre.

Durant une journée marathon en Israël et en Cisjordanie occupée,
il doit rencontrer les dirigeants israélien Ehud Olmert et
palestinien Mahmoud Abbas, visiter le mémorial Yad Vashem de la
Shoah, ainsi que la ville de Sdérot, dans le sud d'Israël, cible
régulière d'attaques de roquettes palestiniennes avant l'entrée en
vigueur d'une trêve.

"La chose la plus importante pour moi est de partager des
relations historiques et uniques entre Israël et les Etats-Unis, du
genre qui ne peuvent être brisées", a affirmé Barack Obama, dès son
arrivée de Jordanie. "Ces relations sur lesquelles j'ai insisté
tout au long de ma carrière et que j'ai l'intention non seulement
de poursuivre mais de renforcer dans une administration Obama",
a-t-il promis.

Terrain miné

Arrivé tard dans la soirée de mardi, le sénateur de l'Illinois a
commencé très tôt mercredi ses rencontres avec les dirigeants
israéliens, en commençant par le président Shimon Peres et le
ministre de la Défense Ehud Barak, dans un hôtel de Jérusalem.
"C'est merveilleux d'être de retour en Israël", a lancé Obama après
sa descente de l'avion à l'aéroport de Tel Aviv, en référence à un
premier passage en 2006.



Comme pour rappeler que Barack Obama s'avance en terrain miné,
lors d'une visite où chacune de ses phrases sera examinée à la
loupe par les Israéliens et les Palestiniens, un résident arabe de
Jérusalem-est a commis mardi un nouvel attentat au bulldozer
quelques heures avant son arrivée. Il a blessé 16 personnes à
quelques dizaines de mètres à peine de l'hôtel King David où Barack
Obama est descendu.



Le sénateur a condamné cette attaque, la deuxième du genre en
trois semaines, soulignant qu'elle était "un rappel de ce que les
Israéliens ont du supporter quotidiennement, de manière courageuse,
et depuis trop longtemps".



Dans ce contexte explosif, il a tenu à rappeler que son
administration, s'il est élu, se joindra activement aux efforts
pour tenter de trouver une solution à un conflit vieux de 60 ans.
Le sénateur, conseillé pour les questions au Proche-Orient par
l'ancien envoyé spécial de Bill Clinton pour la région Denis Ross,
a ainsi réaffirmé sa volonté de voir deux Etats israélien et
palestinien vivre en paix et en voisins.

Il ne suffira pas de claquer des doigts

Avant sa série de réunions, Obama a rappelé que parvenir à la
paix pourrait demander du temps au moment où les Palestiniens sont
plus divisés que jamais et que le Premier ministre israélien Olmert
est embourbé dans une grave affaire de corruption qui risque de lui
coûter son poste.



Prudent, il a estimé mardi en Jordanie lors d'une conférence de
presse, "qu'il n'est pas réaliste d'attendre qu'un président
américain, seul, claque des doigts et apporte la paix à la
région".



afp/ap/ant

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Rallier les électeurs juifs américains

L'un des principaux buts de la visite d'Obama en Israël est le ralliement des électeurs juifs américains, qui lui avaient pour beaucoup préféré Hillary Clinton lors de la course à l'investiture démocrate.

Interviewé par la chaîne télévisée CBS sur la plus forte popularité dont jouit son rival républicain John McCain auprès de cette communauté, Barack Obama a estimé qu'il n'était pas assez connu de la population juive.

"C'est en partie la raison pour laquelle nous allons passer une journée ici à discuter pour, souhaitons-le, prouver aux gens que j'ai un passé professionnel qui assurera non seulement aux Israéliens, mais aussi aux amis d'Israël chez nous, qu'en réalité, la sécurité d'Israël est capitale".

Un accueil circonspect

Contrastant avec l'accueil qu'il devrait recevoir lors de ses prochaines étapes en Europe, où il est déjà considéré comme un héros, les protagonistes de la scène proche-orientale restent circonspects sur ses récentes prises de positions dans le conflit.

Il a ainsi provoqué une vive protestation des Palestiniens pour avoir évoqué, en juin, Jérusalem comme la capitale indivisible d'Israël.

Côté israélien, ses propositions de campagne sur le dossier du nucléaire iranien, dans lequel il préconise un dialogue direct avec Téhéran, ont été accueillies avec de grandes réserves.