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Obama veut unir Américains et Européens

Les Européens, comme ici à Berlin, sont favorables à Barack Obama.
Barack Obama a tenu un discours devant 200'000 personnes.
Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a appelé jeudi à Berlin «une nouvelle génération» d'Européens et d'Américains à s'unir pour abattre les murs entre alliés, races et religions et relever ensemble les défis de la planète.

«Peuple de Berlin, peuples du
monde, notre heure est venue», a déclaré le sénateur à une foule
enthousiaste, estimée par la police à deux cents mille personnes
massées au pied de la Colonne de la Victoire, au coeur de
Berlin.

«Une nouvelle génération, notre génération, doit laisser sa
marque dans l'histoire». Face au terrorisme, au réchauffement
climatique, à la drogue, la prolifération nucléaire, «nous ne
pouvons pas nous permettre d'être divisés».

L'Europe, meilleur allié

«Le XXIe siècle s'est ouvert sur un monde plus interdépendant
que jamais dans l'histoire humaine». «Mais ce rapprochement a
entraîné de nouveaux dangers qui ne peuvent pas être endigués par
les frontières ou les océans», a-t-il poursuivi. «Aucune nation,
aussi grande et aussi puissante soit-elle, ne peut relever seule
ces défis», a observé Barack Obama.



«L'Amérique n'a pas de meilleur allié que l'Europe», a affirmé le
candidat démocrate. Mais «un vrai partenariat exige un travail
constant et des sacrifices... des alliés qui savent écouter,
apprendre les uns des autres et surtout se faire confiance».

Engagement en Afghanistan

Le candidat démocrate a demandé aux Européens de poursuivre leur
engagement en Afghanistan. «Pour le peuple d'Afghanistan, et pour
notre sécurité commune, il faut terminer le travail», a-t-il dit.
«L'Amérique ne peut pas le faire seule. Le peuple afghan a besoin
de nos troupes et des vôtres; de notre soutien et du vôtre pour
vaincre les talibans et Al-Qaïda, pour développer son économie et
pour l'aider à reconstruire son pays ».



"Si nous avons pu créer l'OTAN pour mettre l'Union soviétique à
plat ventre, nous pouvons nous rassembler dans un nouveau
partenariat mondial pour démanteler les réseaux qui ont frappé à
Madrid et Amman, à Londres et Bali, à Washington et New York",
a-t-il ajouté.



Evoquant la chute du Mur de Berlin en 1989, il a appelé à abattre
d'autres murs. «Les murs entre les alliés de longue date, de part
et d'autre de l'Atlantique, ne peuvent pas rester debout. Les murs
entre les pays les plus riches et les plus pauvres ne peuvent pas
rester debout. Les murs entre les races et les tribus, entre les
indigènes et les immigrants, entre chrétiens, musulmans et juifs ne
peuvent pas rester debout».

Sur écrans géants

C'est la première fois qu'un candidat à
la présidence des Etats Unis prononce un grand discours de
politique étrangère en dehors des Etats-Unis. Après son discours,
fréquemment interrompu par les applaudissements et les cris «Yes we
can» (»Oui, nous pouvons»), son slogan de campagne, Barack Obama
s'est mêlé pendant cinq minutes à la foule, qui se pressait pour
lui serrer la main et le photographier.



Barack Obama, "le John Kennedy noir", suscite l'enthousiasme en
Allemagne, où la popularité des Etats-Unis est tombée au plus bas
sous la président George W.Bush. Selon un récent sondage, 76% des
Allemands souhaitent la victoire du jeune sénateur, contre 10%
seulement qui préfèreraient celle de John McCain.

Deux écrans géants ont été dressés à Berlin à proximité de la
colonne qui commémore les victoires de la Prusse sur la France,
l'Autriche et le Danemark pour projeter les images de
l'orateur.



afp/ats/ant/bri

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"Superman"

Le quotidien de gauche Tageszeitung représente Obama en Superman à la Une, tandis que le Bild Zeitung, le journal le plus lu d'Allemagne, s'extasie sur "ce sourire rayonnant", "ce discours clair" et "cet optimisme" qui charment les Allemands.

Les prises de position du candidat démocrate, du retrait des troupes américaines d'Irak à la fermeture de la prison de Guantanamo, séduisent le public allemand.

Mais beaucoup de commentateurs mettent en garde contre des attentes exagérées. "Obama ne devrait pas être confondu avec un Européen caché", écrivait cette semaine le Handelsblatt.

Angela Merkel elle-même a déclaré mercredi qu'elle ne s'attendait pas à un revirement de la diplomatie américaine après les élections. Quel que soit le vainqueur, il y aura une continuité en politique étrangère, a-t-elle prévu lors d'une conférence de presse.

Berlin sait déjà que le prochain président demandera aux Européens plus d'efforts pour soutenir l'Alliance atlantique, notamment en Afghanistan. La chancelière a prévenu publiquement que l'Allemagne n'irait pas au delà du renfort de mille hommes annoncé pour le nord de l'Afghanistan.

Tournée internationale

Auparavant, Barack Obama s'était rendu à la chancellerie pour un entretien privé de près d'une heure avec Angela Merkel, où il a affiché "son propre engagement" d'aboutir à une "réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis d'ici à 2050".

Lors d'un autre entretien avec le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, Barack Obama a estimé que les Etats-Unis devaient demeurer impliqués dans les discussions destinées à obtenir l'arrêt du programme nucléaire iranien.

Barack Obama, qui s'est déjà rendu en Irak en Afghanistan, en Jordanie et en Israël, doit repartir vendredi pour Paris.

Il terminera par Londres sa tournée internationale destinée à montrer à l'opinion américaine qu'il a l'étoffe d'un président.