Publié

Le journaliste algérien Khaled Drareni libéré avec d'autres détenus d'opinion

Le journaliste algérien Khaled Drareni libéré avec d'autres détenus d'opinion. [AFP - Mousaab Rouibi]
Le journaliste algérien Khaled Drareni libéré avec d'autres détenus d'opinion / Le Journal horaire / 25 sec. / le 20 février 2021
Plus de 30 détenus d'opinion en Algérie ont été libérés vendredi à la faveur d'une grâce présidentielle accordée à trois jours du deuxième anniversaire du soulèvement populaire du Hirak. Parmi eux figure le journaliste et militant Khaled Drareni.

"Au total, 33 personnes ont été libérées jusqu'ici. Les procédures sont en cours pour le reste", a indiqué un communiqué du ministère de la Justice sans préciser leurs noms. Des photos et vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont montré des détenus retrouvant leurs proches dans plusieurs régions dont celle de Koléa, à l'ouest d'Alger.

Parmi eux, Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, qui a été condamné à deux ans de prison en septembre dernier pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale". Selon l'un de ses avocats, il s'agit d'une mesure de "liberté provisoire" en attendant une décision de la Cour suprême le 25 février prochain.

>> Relire aussi : Le journaliste algérien Khaled Drareni condamné à deux ans de prison

"Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu et qui ont soutenu les détenus d'opinion car votre soutien est essentiel pour nous tous et il est la preuve de notre innocence", a réagi le journaliste de 40 ans, après sa libération, dans une vidéo relayée sur Twitter. Il est apparu sur des images des réseaux sociaux porté par une foule de sympathisants.

Correspondant en Algérie de la chaîne TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF), Khal Drareni avait couvert le mouvement de contestation populaire du Hirak, notamment via ses comptes sur les réseaux sociaux, avant la suspension des manifestations à cause de la pandémie de Covid-19.

Geste d'apaisement

Dans un discours à la nation jeudi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré avoir décidé d'accorder une grâce présidentielle: "Entre 55 et 60 personnes rejoindront leurs familles" d'ici vendredi soir. Selon le CNLD, avant ces libérations, quelque 70 personnes étaient en prison en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

>> Lire aussi : Le président algérien dissout le Parlement et libère des prisonniers

Au lendemain de son élection en décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune a accordé une grâce à 76 détenus, dont des figures du Hirak, libérés le 2 janvier 2020. Ce nouveau geste d'apaisement du président, sitôt de retour d'une longue hospitalisation en Allemagne, survient avant le 2e anniversaire du Hirak, le 22 février 2019, qui a forcé l'ex-homme fort Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir.

Reprise des manifestations

Le Hirak, suspendu depuis mars dernier en raison de la crise sanitaire, a repris ses marches avant la date anniversaire.

Abdelmadjid Tebboune a promis de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des législatives anticipées d'ici la fin de l'année. Un remaniement ministériel devrait également intervenir "dans les 48 heures au maximum" selon lui.

jfe avec agences

Publié

Une décision qui va "dans le bon sens" pour les ONG

Ahmed Benchemsi, un responsable régional de Human Rights Watch (HRW), s'est dit "très heureux de savoir Khaled Drareni enfin libre". "Il n'aurait pas dû passer une minute en prison. Il ne faisait que son métier. Honneur à lui", a-t-il écrit sur Twitter.

RSF a également estimé que la libération de Khaled Drareni va "dans le bon sens" après "des pas en arrière". "La liberté de la presse est une condition pour une transformation positive de l'Algérie", a écrit son secrétaire général Christophe Deloire sur Twitter.