Barack Obama est arrivé en matinée à Downing Street, la
résidence à Londres du Premier ministre britannique, quelques
minutes après s'être entretenu à son hôtel avec le prédécesseur de
Gordon Brown, Tony Blair.
Le sénateur de l'Illinois a serré les mains des officiers de
police présents à Downing Street, avant de s'arrêter sur le perron
de la résidence pour saluer les journalistes amassés à proximité.
L'entretien entre Barack Obama et Gordon Brown a duré près de deux
heures. Ils ont aussi effectué une courte balade dans le jardin de
Downing Street.
Même traitement que McCain
Soucieux de maintenir une stricte neutralité dans l'élection
présidentielle américaine, Gordon Brown a décidé de ne pas
s'exprimer publiquement en sa compagnie et de le laisser répondre
seul aux questions de la presse, après leur entrevue.
Le même protocole avait été respecté lors de la visite à Londres
en mars du candidat républicain à la présidentielle de novembre,
John McCain. Barack Obama a reçu à son hôtel Tony Blair pour le
petit déjeuner, en sa qualité de représentant du Quartette pour le
Proche-Orient. Ils ont fait le point sur le processus de paix dans
la région, où Barack Obama s'est rendu cette semaine, avec des
étapes en Jordanie, en Israël et en Cisjordanie.
D'accord sur l'ordre des priorités
L'Irak, l'Afghanistan et le
Proche-Orient ont constitué le menu des discussions avec Gordon
Brown, qui s'est, comme Barack Obama, rendu en début de semaine
Irak, en Israël et dans les Territoires palestiniens. La
conseillère à la Sécurité nationale de Barack Obama, Wendy Morigi,
a souligné vendredi qu'il avait apprécié sa précédente rencontre
avec Gordon Brown, en avril à Washington. C'était alors la première
fois qu'ils se croisaient.
"Il y a en Amérique une affection profonde pour le peuple
britannique et une fascination pour tout ce qui est britannique,
qui n'est pas près de disparaître", a aussi affirmé Barack Obama en
conférence de presse. "Nous avons traversé ensemble deux guerres
mondiales, nous parlons la même langue, nous croyons tous deux à
l'Etat de droit et au respect de la loi", a-t-il ajouté.
Le démocrate a par ailleurs souligné la "gratitude" du peuple
américain pour l'aide apportée par les Britanniques dans les
conflits en Afghanistan et en Irak, où sont déployés respectivement
4100 et 7700 soldats britanniques aux côtés des troupes
américaines.
afp/mej/boi
Les étapes européennes de la tournée d'Obama
Barack Obama a demandé, jeudi à Berlin, l'aide de l'Europe pour "faire le travail jusqu'au bout" en Afghanistan.
Londres n'a de même cessé de faire pression sur ses partenaires européens pour qu'ils envoient de nouvelles troupes dans ce pays.
Le sénateur de l'Illinois a prévu de commencer à retirer les troupes américaines d'Irak dès janvier 2009, et espère que la plupart des soldats américains auront quitté le pays au bout de 16 mois.
Gordon Brown escompte lui continuer à retirer progressivement le contingent britannique d'Irak, mais s'est refusé à fixer "un calendrier artificiel" de retrait.
Aucune réunion publique n'a été organisée pour cette brève étape londonienne.
Jeudi, Barack Obama a prononcé à Berlin un grand discours sur les relations transatlantiques, devant quelque 200'000 personnes enthousiastes.
Vendredi, il a rencontré à Paris le président français Nicolas Sarkozy et a remercié la France pour son engagement en Afghanistan.
Impact négatif aux USA?
Barack Obama a admis samedi qu'en dépit de la popularité dont il jouit à l'étranger, sa tournée internationale pourrait momentanément l'handicaper dans les sondages pour l'élection présidentielle de novembre.
"Je ne suis pas sûr qu'il y aura un impact politique immédiat" après cette tournée.
"Je ne serais même pas surpris si dans certains sondages ça avait pour conséquence un certain fléchissement", a-t-il expliqué.
"Nous avons été hors du pays pendant une semaine. Les gens s'inquiètent du prix de l'essence, des saisies immobilières".
Mais le démocrate a toutefois jugé ce voyage important pour que les Etats-Unis bénéficient de "partenaires solides à l'étranger".
Barack Obama est toujours crédité d'une légère avance sur John McCain au niveau national, de un à six points selon les instituts. Mais cet avantage tend à diminuer.