Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a été chargé de proposer une liste de noms de responsables russes à sanctionner, ont précisé les diplomates. Aucun oligarque ne devrait être concerné, selon eux.
Un "accord politique" a été trouvé à l'issue d'une longue discussion entre les ministres, mais aucun nom ne sera cité à l'issue de la réunion. "Il s'agira de sanctions ciblées, proportionnées et fondées juridiquement", a expliqué un des diplomates.
C'est à cette occasion que sera utilisé pour la première fois le nouveau régime de sanctions pour les droits de humains afin de sanctionner quatre hauts fonctionnaires russes impliqués dans l'emprisonnement de Navalny et dans la répression contre les manifestations de ses partisans, ont précisé les diplomates.
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Appareil policier et judiciaire
Les sanctions devraient viser "des responsables de l'appareil policier et judiciaire responsables du traitement inacceptable d'Alexei Navalny", a indiqué le chef de la diplomatie autrichienne Alexander Schallenberg à son arrivée à la réunion.
"Il n'est guère possible de sanctionner les oligarques. Nous ne pouvons agir que contre des fonctionnaires, et cela uniquement si nous avons des preuves", a pour sa part souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.
"S'il s'agit de sanctionner dix fonctionnaires du Kremlin qui n'aiment pas voyager et n'ont pas de biens à l'étranger, alors ça ne sera pas douloureux et cela ne transmettra pas le message", a averti Leonid Volkov, un proche d'Alexeï Navalny, venu à Bruxelles plaider pour des sanctions européennes contre les oligarques proches du Kremlin. "Pour nous, cela va signifier que nous devons continuer notre lutte pour convaincre", a-t-il ajouté.
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agences/sjaq
Moscou "prêt à réagir"
Le Kremlin avait adressé une mise en garde aux Européens avant leur réunion. Moscou est "prêt à réagir" en cas de "nouveau cycle de mesures restrictives, unilatérales, illégitimes", a averti l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Chizhov, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
Alexeï Navalny, 44 ans, a été arrêté en janvier à son retour d'Allemagne où il avait été soigné après avoir été empoisonné en Russie. Poursuivi pour une fraude datant de 2014, il a été condamné à purger une peine d'environ deux ans et demi de prison. Il a également été reconnu coupable de "diffamation" envers un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale et condamné à une amende de 850'000 roubles, soit environ 10'200 francs.
L'UE a dénoncé une "politisation" de la justice russe et exigé la libération sans conditions de l'opposant.