Publié

Le fisc français scrute les réseaux sociaux pour traquer les fraudeurs

Le fisc français s’apprête à exploiter les données des contribuables sur internet grâce à l’intelligence artificielle et permettre d’identifier de possibles fraudeurs. [KEYSTONE - JORGE FERRARI]
Le fisc français scrute les réseaux sociaux pour traquer les fraudeurs / La Matinale / 1 min. / le 25 février 2021
Le fisc français s’apprête à exploiter les données des contribuables sur internet grâce à l’intelligence artificielle et permettre d’identifier de possibles fraudeurs. Ce dispositif n'est pas encore utilisé en Suisse.

Vacances de rêve au soleil, voitures de collection ou encore villas de prestige, afficher son luxueux train de vie sur la toile ne sera plus forcément sans conséquence en France. En effet, un algorithme, dit auto-apprenant, sera entraîné pour identifier et trier des mots-clés, ainsi que des indications de dates et de lieux.

Le fisc de l'Hexagone va expérimenter ce dispositif pendant trois ans. Trois fraudes en particulier seront scrutées: les activités non déclarées, les trafics de produits illicites et les fausses domiciliations à l’étranger.

"Si vous annoncez que vous êtes résident à Dubaï ou à Monaco et qu'on voit sur Instagram que vous êtes tout le temps à des soirées ou à des dîners à Paris, le fisc français se demandera si vous êtes vraiment résident hors de France", décrit Xavier Oberson, avocat et professeur de droit fiscal suisse et international à l'Université de Genève, jeudi dans La Matinale.

"Transparence totale"

Seuls les contenus publiés en mode "public" seront concernés par cette collecte géante de données, mais certains craignent de possibles erreurs et une atteinte à la vie privée. "C’est un développement inquiétant, estime Xavier Oberson. Nous arrivons presque à une transparence totale, il est donc très important de trouver un contre-balancement à cela. Mais pour l’instant, la démarche est plutôt en faveur de l’administration."

Ces outils sont déjà utilisés "depuis longtemps" aux Etats-Unis, selon le professeur de droit, mais "ce n'est pas encore le cas" en Suisse. " Notre pays est décentralisé, il y a vingt-six administrations fiscales cantonales. Mais d’une utilisation pour accélérer un processus à une utilisation pour contrôler les contribuables, le passage est vite fait", explique Xavier Oberson.

Foued Boukari/vajo

Publié