Il s'agit de la première opération militaire de l'administration de Joe Biden, décidée en réponse aux récentes attaques contre des intérêts occidentaux en Irak.
Qualifiant cette opération militaire de "défensive", le ministère américain de la Défense a précisé que les raids avaient détruit "de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, notamment le Kataeb Hezbollah".
"Les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la coalition en Irak et à des menaces toujours en cours contre ce personnel", a-t-il précisé.
Au moins 17 morts
Selon les informations préliminaires de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes ont détruit trois camions de munitions qui arrivaient de l'Irak au niveau d'un poste-frontière illégal au sud de la ville syrienne de Boukamal.
"Il y a beaucoup de morts. Au moins 17 combattants ont péri selon un bilan préliminaire, tous membres du Hachd al-Chaabi", a indiqué à le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, en référence à la puissante coalition de paramilitaires irakiens pro-Iran.
Roquettes près de l'ambassade
Au moment où le président Joe Biden attend un geste de Téhéran avant de réintégrer l'accord dont Washington s'est retiré en 2018 sous l'administration de Donald Trump, trois attaques ont été imputées à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours.
Lundi, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad. Samedi, des tirs ont visé la base aérienne irakienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.
Le 15 février, des roquettes ont touché une base militaire accueillant des troupes étrangères de la coalition à l'aéroport d'Erbil (nord). Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.
La frappe de jeudi apparaît comme un avertissement à Téhéran, qui pourrait être tenté d'augmenter sa marge de manoeuvre en cas de négociations avec les Etats-Unis.
ats/gma
"Mauvais" signe de l'administration Biden pour le pouvoir de Damas
Le pouvoir de Damas a fustigé vendredi une "agression" après les frappes américaines menées en Syrie contre des milices pro-iraniennes, y voyant un signe de "mauvais augure" de la politique de la nouvelle administration américaine de Joe Biden.
"Cette agression constitue un signe de mauvais augure concernant les politiques de la nouvelle administration américaine, censée adhérer à la légitimité internationale, et non à la loi de la jungle suivie par la précédente administration américaine", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères syrien, qui met en garde contre une "escalade" de la situation dans la région.
Joe Biden a parlé pour la première fois au roi d'Arabie saoudite
Joe Biden s'est entretenu jeudi pour la première fois avec le roi Salmane d'Arabie saoudite. Lors de cette discussion par téléphone, le président américain a rappelé le "partenariat de longue date" et "historique" entre les deux pays alliés,
Il a aussi "souligné l'importance que les Etats-Unis placent dans les droits fondamentaux universels et dans l'Etat de droit", a déclaré la Maison Blanche.
Mais il a aussi évoqué "l'engagement des Etats-Unis à aider l'Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran". Le roi l'en a "remercié", selon l'agence de presse officielle saoudienne SPA, qui a aussi noté que Joe Biden s'était engagé à ce que Téhéran ne soit "jamais autorisé à posséder l'arme nucléaire".
Le communiqué de la Maison Blanche ne fait pas référence au rapport du renseignement américain sur Jamal Khashoggi, qui devrait mettre en cause le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, malgré les dénégations du royaume. Mais le gouvernement américain avait auparavant fait savoir qu'il serait dévoilé "très bientôt", après le coup de fil entre Joe Biden et le monarque.