"Juan Carlos m'a donné l'instruction de communiquer le fait qu'il ait présenté aux autorités fiscales une déclaration spontanée qui a entraîné une dette fiscale de 4'395'901,96 euros", a indiqué l'homme de loi, confirmant ainsi des informations de la presse espagnole.
Ce versement a pour but de régulariser les obligations fiscales découlant de vols en jet privé dont l'ancien monarque avait bénéficié et qui avaient été payés par une fondation basée au Liechtenstein appartenant à l'un de ses cousins éloignés.
Deuxième régularisation fiscale
En décembre dernier, l'ancien souverain avait déjà versé plus de 745'000 francs (680'000 euros), une régularisation liée à une enquête anti-corruption portant sur l'utilisation de cartes de crédit liées à des comptes bancaires aux noms d'un entrepreneur mexicain et d'un officier de l'armée de l'air espagnole.
Dans cette affaire, la justice cherche à déterminer si Juan Carlos a utilisé des prête-noms pour blanchir de l'argent après 2014, date de son abdication et donc de la fin de son immunité de chef d'Etat.
Une enquête initiée en Suisse
Parti en exil en août à Abu Dhabi alors que se multipliaient les soupçons sur l'origine opaque de sa fortune, Juan Carlos, 83 ans, est visé par trois enquêtes au total.
La principale, ouverte par la justice espagnole après l'enquête lancée par son homologue suisse, vise à déterminer si l'ex-roi a empoché une commission dans le cadre de l'attribution à des entreprises espagnoles d'un contrat pour la construction d'un train à grande vitesse en Arabie saoudite en 2011.
Une autre a été ouverte après un rapport du service de prévention du blanchiment de capitaux et confiée à la Cour suprême, seule habilitée à juger Juan Carlos. Selon la presse, elle porte sur des sociétés liées à l'ex-roi et situées dans des paradis fiscaux.
afp/oang
La "répulsion" du chef du gouvernement espagnol
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a exprimé vendredi son dégoût à l'égard de la conduite de l'ancien roi, après l'annonce du versement.
"Je vais manifester de manière catégorique le même sentiment que la majorité des Espagnols, qui est la répulsion (...) face aux conduites inciviques que nous avons appris à travers les médias", a-t-il déclaré devant la presse, en soulignant toutefois que c'était "le comportement d'une personne" qui était en cause, et non pas la monarchie en tant qu'institution.