Complet, comme pratiquement partout à Zanzibar. Chaque jour, Nicole Pavlin, une Bernoise directrice d'hôtel, doit refuser des touristes. Dans cet établissement d’une douzaine de chambres, la valse des arrivées et des départs ne s’arrête jamais. "Depuis octobre, on est vraiment débordé. C’est énorme, on a des chiffres jamais atteints depuis l'ouverture, il y a 3 ans", explique-t-elle dans le 19h30.
Parmi les nombreux touristes, des passeports suisses. "On est venu pour les vacances, pour respirer, pour être libres", témoigne Patrizia.
Aucune mesure sanitaire
Si certains hôtels recommandent la prudence, et qu’en coulisses beaucoup dénoncent des hôpitaux saturés et des décès en augmentation, le Covid-19 est quasiment tabou en Tanzanie: le gouvernement ne déclare plus les cas d’infection depuis le mois d’avril.
C’est aussi l'un des rares pays à n’imposer aucune mesure sanitaire: ni masque, ni de distanciation sociale, ni tests, ni quarantaine obligatoire à l’arrivée. L’aéroport de Zanzibar ne désemplit pas avec la venue de huit nouvelles compagnies aériennes, rien que ces derniers mois.
Le Valaisan Max Etienne n’en revient toujours pas: "On s’est pris une claque, on s’attendait à une petite saison mais, comme tout le monde a besoin de s’évader, tout le monde a besoin de vacances. Et comme Zanzibar est une des seules destinations ouvertes, ça nous a permis d’avoir une excellente saison d’hiver", confie ce patron d'un hôtel 5 étoiles.
"On a l'impression de revenir longtemps en arrière"
Pour les touristes romands, Zanzibar est un voyage hors du temps pandémique. "Ça fait quand même plaisir de sortir du monde actuel, de cette période spéciale. En venant ici, dans un pays où tout le monde vit normalement, on a l’impression de revenir longtemps en arrière, alors que ce n'est pas si lointain", raconte Humberto.
Un avis partagé par une autre touriste, Selma: "La vie est à peu près normale, on peut aller dans des bars, on peut parler à des personnes. On a même été 6 à un dîner, ce qui ne serait jamais possible en Suisse, maintenant."
Dans ce "monde parallèle", même les festivals de musique sont possibles. Mais reste à savoir combien de temps cette bulle tiendra. Pour la première fois depuis 8 mois, le gouvernement a admis la semaine passée l’existence de la pandémie.
Reportage TV: Sophie Snelen
Adaptation web: vkiss